Mostra de Venise: aventures adriatiques

© Belga

La 67e Mostra de Venise s’ouvre à de nouveaux horizons tout en capitalisant sur de nombreuses valeurs sûres. Rafraîchissant, le cocktail s’annonce aussi hautement stimulant…

Complétant, aux côtés de Cannes et Berlin, la Trinité des festivals de cinéma majeurs, Venise ajoute à une douceur de vivre difficilement résistible une programmation généralement de haut vol. Si le gratin du cinéma y défile bien volontiers, on ne compte plus par ailleurs les cinéastes révélés ici, vocation affirmée sitôt le festival arrivé à maturité (le public occidental découvre Kurosawa dans la foulée du Lion d’or octroyé à Rashomon en 1951; Satiajit Ray après celui glané par Aparajito en 1957) pour ne plus se démentir par la suite: Tsaï Ming-liang, Takeshi Kitano, Jafar Panahi ou Jia Zhang-ke comptent parmi les lauréats récents d’une Mostra qui a souvent eu l’Orient dans sa ligne de mire.

S’ouvrant ce mercredi 1er septembre, la 67e édition du Festival respecte cette double articulation: de nombreuses valeurs établies contribuent à un programme fort de 85 longs métrages en sélection officielle (à quoi il faut ajouter les sections parallèles des Venice Days et de la Semaine de la critique) alors que, évolution significative, la section Orizzonti, dévolue aux tendances naissantes du cinéma, est désormais élargie à tous les formats de films, avec la volonté de s’affirmer en laboratoire de nouveaux langages artistiques.

Générique impressionnant

La sélection a incontestablement fort belle allure. Forte de 24 titres, la compétition présente un générique impressionnant, avec les nouveaux films de Sofia Coppola (de retour sur le Lido 7 ans après Lost in Translation avec Somewhere), Abdellatif Kechiche, prix du jury en 2007 pour La graine et le mulet, et qui présente aujourd’hui Venus noire, Darren Aronofksy, qui fera l’ouverture avec Black Swan deux ans après le Lion d’or de The Wrestler, Takashi Miike (13 Assassins) ou autre François Ozon (Potiche). Et on en passe, comme le vétéran Monte Hellman, sur une Road to Nowhere, où il pourrait croiser Vincent Gallo et ses Promises Written in Water… On mesure d’ores et déjà la difficulté de la tâche incombant au jury présidé par Quentin Tarantino.

On retrouve du beau monde hors-compétition également, avec notamment les frères Affleck (Ben, pour The Town, et Casey pour I’m Still There, documentaire consacré à Joaquin Phoenix), les frères Pang avec The Child’s Eye, Martin Scorsese et Kent Jones pour un documentaire sur Elia Kazan (A Letter to Elia), ou encore Marco Bellocchio avec Sorelle Mai et Jan Svankmayer avec Surviving Life. A quoi il faut ajouter une section consacrée au nouveau cinéma italien, et une rétrospective portant sur un petit siècle de comédie italienne.

Enfin, côté belge, on saluera les présences de Marion Hänsel (Noir océan) et Frédéric Sojcher (Hitler à Hollywood) aux Venice Days, en sus de Stardust, court métrage expérimental de Nicolas Provost proposé aux Orizzonti.

Mostra de Venise, du 1er au 11 septembre.

www.labiennale.org

Jean-François Pluijgers

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