Mickey 17, le film où Robert Pattinson se duplique à volonté, parmi les sorties ciné de la semaine

Dans Mickey 17, le corps de Robert Pattinson peut être réimprimé à volonté.
FocusVif.be Rédaction en ligne

Dans Mickey 17, qui signe le retour très attendu du réalisateur sud-coréen Bon Joon-ho après le succès de Parasite, Robert Pattinson incarne un homme consommable et jetable. A découvrir parmi les sorties ciné de la semaine.

Mickey 17

Comédie SF de Bong Joon-ho. Avec Robert Pattinson, Mark Ruffalo, Naomi Ackie, Steven Yeun. 2h17.

La cote de Focus: 3/5

Robert Pattinson se démultiplie et s’en donne à cœur joie dans ce délire SF joyeusement outrancier orchestré par le réalisateur de Parasite. Adapté d’un roman d’Edward Ashton, Mickey 17 s’articule autour d’un être humain consommable et jetable, dont la mémoire peut être sauvegardée et le corps réimprimé à volonté. Mourant sur commande, il enquille les missions périlleuses afin de servir les intérêts d’un politicien aussi taré que facho (Mark Ruffalo) qui entend coloniser brutalement une nouvelle planète…

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En dépit de quelques faiblesses scénaristiques, le nouveau film de Bong Joon-ho tient du divertissement de genre plutôt drôle et efficace aux nombreuses résonances actuelles, entre vertige identitaire en lien avec la technologie et critique au lance-flamme d’une idiocratie très trumpiste.

Diamant brut

Drame d’Agathe Riedinger. Avec Malou Khebizi, Andréa Bescond, Idir Azougli. 1h43.

La cote de Focus: 4/5

Liane a 19 ans, et des rêves plein la tête. Son objectif? Intégrer le casting de Miracle Island. Avec ce premier long métrage présenté en compétition à Cannes, Agathe Riedinger livre une chronique sincère sur une bimbo, figure contemporaine le plus souvent reléguée aux limbes de la téléréalité ou des réseaux sociaux.

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Une héroïne bien décidée à réussir à sa manière, qui fait de son maquillage une peinture de guerre et de ses artifices (faux seins, manucure XXL) des armes pour s’offrir un futur meilleur et garder la main sur son destin. Par sa détermination, Liane (incroyablement interprétée par Malou Khebizi) n’est pas sans rappeler la Rosetta des frères Dardenne, même si la cinéaste s’autorise au détour de quelques scènes un traitement visuel s’éloignant de l’âpreté de son récit.

William Tell

Film d’action historique de Nick Hamm. Avec Claes Bang, Connor Swindells, Golshifteh Farahani. 2h13.

La cote de Focus: 2/5

Une fois n’est pas coutume, il convient de commencer par la fin: alors que l’on pensait William (aka Guillaume) Tell de retour au bercail après une éprouvante odyssée, surprise!, les dernières minutes du film annoncent… une suite. Nick Hamm semble s’être dit que les Alpes feraient un beau décor de film et que la situation géopolitique suisse du début du XIVe siècle constituerait le background parfait pour un film d’action hollywoodien, plein de scènes de combat épiques et de discours inspirés sur le courage et l’honneur, tandis que le preux chevalier valait bien une franchise.

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Et il faut bien avouer que l’inattendu Claes Bang (The Square) dans le rôle-titre a la stature d’un héros, bien viril et bien tanné par la vie. Sauf que les scénaristes multiplient les personnages (notamment pour ajouter des héroïnes à ce récit plein de testostérone), dont les motivations demeurent très floues, ce qui rend leurs gesticulations et revirements d’alliances un peu vains. C’est à la fois assez ridicule et plutôt divertissant.

Le Système Victoria

Drame de Sylvain Desclous. Avec Damien Bonnard, Jeanne Balibar, Cédric Appietto. 1h41.

La cote de Focus: 3/5

Radiographie critique du capitalisme et des lois du marché à l’aune de la relation adultérine liant une implacable femme de pouvoir à un chef de chantier sous pression, Le Système Victoria (éditions Stock) finissait, à sa sortie en 2011, d’imposer le Français Eric Reinhardt dans le cercle très fermé des auteurs qui comptent. L’écrivain participe aujourd’hui au scénario et fait même une brève apparition dans cette libre adaptation de son propre roman. Réalisé par Sylvain Desclous (De grandes espérances), le film se noue sans surprise autour de David (Damien Bonnard), directeur de travaux tenaillé par l’urgence sur la construction d’une immense tour à La Défense, et Victoria (Jeanne Balibar), ambitieuse DRH d’une multinationale broyeuse de vies qui le séduit par son audace, son assurance et son indépendance. Entre relation charnelle et délicats enjeux professionnels, David se retrouve bientôt pris au piège d’un système qui, à l’évidence, le dépasse…

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Si le film peine d’abord à s’affranchir de ses origines littéraires (Damien Bonnard semble souvent avoir à batailler avec un trop-plein de mots), il réussit ensuite à imposer son atmosphère flirtant avec le thriller paranoïaque en s’appuyant notamment sur quelques pertinents partis pris de mise en scène, jouant par exemple sur les plongées et les contre-plongées pour figurer l’idée de verticalité, et donc de pouvoir. Jeanne Balibar excelle en femme puissante et manipulatrice, modèle de maîtrise et de sang-froid qui ouvre sur d’interpellantes questions morales. Film par ailleurs travaillé en sous-main par les motifs de la violence symbolique et de l’aveuglement de la passion, Le Système Victoria n’est jamais aussi bon que quand il cultive une certaine ambivalence quant aux motivations profondes de ses personnages.

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