Critique | Cinéma

Memory: un drame porté par un duo d’une justesse désarmante

3,5 / 5
3,5 / 5

Titre - Memory

Genre - Drame

Réalisateur-trice - De Michael Franco

Casting - Avec Jessica Chastain, Peter Sarsgaard, Merritt Wever.

Durée - 1 h 40

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Jessica Chastain et Peter Sarsgaard incarnent deux êtres fragilisés par l’existence dans Memory, le nouveau drame du réalisateur mexicain Michael Franco.

Cinéaste volontiers provocateur, le Mexicain Michel Franco (Daniel & Ana, Después de Lucía, Nuevo orden, Sundown) s’est fait une spécialité de la réalisation de films crus et pessimistes cherchant l’inconfort et la subversion avec un goût parfois très discutable pour le polémisme bêcheur. Si le thème de la famille dysfonctionnelle, qui lui est cher, irrigue à nouveau Memory, son nouveau long métrage, ce dernier adopte des accents résolument plus sobres qu’à l’accoutumée.

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De sobriété, il en est précisément beaucoup question dans ce drame new-yorkais centré autour de Sylvia (Jessica Chastain), ancienne alcoolique et mère célibataire qui mène une vie simple et structurée entre son travail d’assistante sociale dans un centre d’accueil et ses occupations à la maison avec sa fille. Jusqu’au jour où Saul (Peter Sarsgaard, prix d’interprétation masculine à la dernière Mostra de Venise pour ce rôle), un homme souffrant de démence précoce, la suit jusque chez elle après une réunion d’anciens élèves, une improbable complicité se nouant peu à peu entre ces deux êtres fragilisés par l’existence…


Sur un sujet plutôt casse-gueule et difficile, Memory ose les salutaires trouées de lumière mais cultive aussi avec beaucoup d’intelligence une certaine forme d’imprévisibilité. En prise avec une réalité blafarde, voire carrément plombée, le film évite toute complaisance facile afin de privilégier une étude de caractères subtile et nuancée, portée par un tandem de comédiens d’une justesse souvent désarmante. Loin du mélo racoleur qu’il aurait pu être, mais aussi à mille lieues du petit théâtre de la violence et de la cruauté assez vain qu’affectionne trop souvent Franco, Memory trouve ainsi la bonne distance entre tendresse et sécheresse, espoir et désenchantement, sur fond de nécessaire libération de la parole. À noter, dans le rôle de la mère de Sylvia, la présence à l’écran de Jessica Harper, inoubliable interprète principale du Suspiria de Dario Argento (1977).

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