Critique | Cinéma

« May December »: un face-à-face intrigant entre Natalie Portman et Julianne Moore

4,5 / 5
© François Duhamel / Courtesy of
4,5 / 5

Titre - May December

Genre - Drame

Réalisateur-trice - Todd Haynes

Casting - Avec Natalie Portman, Julianne Moore, Charles Melton

Sortie - En salles le 24 janvier 2024

Durée - 1 h 57

Le cinéaste américain Todd Haynes gratte le vernis du rêve américain dans May December, avec un tandem de choix composé de Julianne Moore et Natalie Portman.

Il n’y a pas de meilleur endroit que les riants faubourgs, avec leurs villas paisibles, leurs pelouses bien taillées et leur morale guindée, pour voir le rêve américain se transformer en cauchemar. C’est l’habitat préféré du maestro du mélo Todd Haynes (Far from Heaven, Carol…). Dans son nouveau film librement inspiré de faits réels, Gracie (Julianne Moore), une enseignante d’une soixantaine d’années, mène une existence en apparence paisible avec son mari Joe (Charles Melton), leurs trois enfants et leurs deux setters irlandais. Mais tout n’est pas si rose dans leur maison de Savannah, Géorgie. Il y a une vingtaine d’années, Gracie a été condamnée à une peine de prison pour avoir eu des relations sexuelles avec Joe, 13 ans, qui était alors son élève. Leur couple, malgré le scandale largement relayé par les tabloïds, a tenu bon. En tout cas jusqu’à l’arrivée d’Elizabeth (Natalie Portman), actrice hollywoodienne venue observer Gracie pour préparer son prochain rôle dans un téléfilm basé sur son histoire.

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Todd Haynes sert ici deux films -de très haute tenue- pour le prix d’un: une étude de caractère subtilement dérangeante sur deux femmes belles, intelligentes et éduquées qui vivent dans le mensonge; et un conte de fées pervers sur la malléabilité de la “vérité” -en particulier lorsque cette vérité est fabriquée pour la caméra et dans la salle de montage. Que May December soit un peu moins brillant et plus austère que ce à quoi nous a habitué Todd Haynes (son caméraman habituel Ed Lachman a été remplacé in extremis à cause d’une blessure à la hanche par Chris Blauvelt, le chef opérateur de Kelly Reichardt) est le seul bémol que l’on puisse signaler. Et cela ne gâche pas le plaisir cinéphile d’un film finement écrit, puissamment interprété, sublimement raconté et diablement ambigu.

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