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Magritte du Cinéma : coup de maître, triomphe et record pour Michiel Blanchart et « La nuit se traîne »
Meilleur film, meilleur premier film, meilleure réalisation, meilleur scénario original ou adaptation…, « La nuit se traîne », le premier long métrage du réalisateur bruxellois Michiel Blanchart, a triomphé samedi soir à la 14e édition des Magritte du cinéma en remportant un total de 10 récompenses au cours d’une cérémonie, à Flagey, qui a sacré, pour la deuxième année d’affilée, Lubna Azabal et Arieh Worthalter en tant que meilleure actrice et meilleur acteur.
« La nuit se traîne » était le film le plus nommé de cette édition des Magritte. Le thriller tourné en Belgique nous fait suivre la nuit de Mady, étudiant le jour et serrurier à ses heures libres, qui se retrouve malgré lui pris dans une course poursuite infernale et n’a que quelques heures pour prouver son innocence et sauver sa peau après avoir été piégé.
Le film a notamment trusté les cinq Magritte techniques (son, image, décors, costumes et montage) ainsi donc que ceux du meilleur film, meilleur premier film, meilleure réalisation, meilleur scénario original ou adaptation mais aussi le prix du meilleur acteur dans un second rôle, pour Jonas Bloquet. Avec 10 récompenses, « La nuit se traîne » bat le record de « Duelles » d’Olivier Masset-Depasse, qui avait raflé neuf prix en 2020.
Cette édition 2025 des prix du cinéma belge francophone a de nouveau consacré Lubna Azabal en tant que meilleure actrice, pour son rôle d’enseignante dans « Amal », un Magritte que la Bruxelloise avait déjà reçu l’an dernier pour son rôle dans « Le bleu du caftan ». Idem pour Arieh Worthalter, sacré « Meilleur acteur » pour son rôle dans « Chiennes de vie » après avoir déjà remporté ce Magritte l’an dernier. Il s’agit dans les deux cas d’une première dans l’histoire de la cérémonie. En outre, Lubna Azabal et Arieh Worthalter totalisent désormais chacun cinq prix d’interprétation, ce qui en fait les artistes interprètes les plus primés de l’histoire des Magritte.
« Il pleut dans la maison », premier long métrage de fiction de la jeune cinéaste belge Paloma Sermon-Daï, réalise de son côté un joli triplé côté interprétation, avec Louise Manteau (Meilleure actrice dans un second rôle) mais aussi Purdey Lombet (Meilleur espoir féminin) et Makenzy Lombet (Meilleur espoir masculin), frère et soeur à la ville comme à l’écran.
« Meilleure musique »
Une fois n’est pas coutume, le Magritte de la « Meilleure musique » a été remis ex-aequo à Frédéric Vercheval (qui avait déjà gagné en 2020 pour Duelles), qui signait cette année la bande originale de « Green Border », et au duo formé par Charles De Ville et Nelly Tungang, à l’origine de celle de « Sauvages ».
Le prix du « Meilleur film flamand » a été attribué à « Julie zwijgt », premier long métrage du jeune cinéaste Leonardo van Dijl.
Un Magritte d’honneur a été remis au cinéaste et comédien français Gilles Lellouche.
Les Magritte du cinéma, présidée cette année par l’actrice Déborah François, s’inscrivent dans la saison annuelle de remises de prix cinématographiques par les académies nationales, comme les César en France, les Oscars aux États-Unis, les Goya en Espagne ou encore les BAFTA au Royaume-Uni. Sans oublier l’équivalent flamand des Magritte: les Ensors, qui se sont tenus début février.
Le temps d’une soirée, dont la maîtresse de cérémonie était Charline Vanhoenacker, la grand-messe du 7e art en Belgique francophone a braqué les projecteurs sur le cinéma noir-jaune-rouge.