Critique | Cinéma

Love Lies Bleeding: romance noire et queer en salle de sport

4 / 5
Katie O'Brian et Kristen Stewart au centre d'un thriller aux saveurs eighties délectables dans Love Lies Bleeding.
4 / 5

Titre - Love Lies Bleeding

Genre - Thriller

Réalisateur-trice - Rose Glass

Casting - Avec Kristen Stewart, Katy O'Brian, Ed Harris

Sortie - En salles le 26 juin 2024

Durée - 1 h 44

Thriller stylé, Love Lies Bleeding nous entraîne dans une histoire de vengeance queer et particulièrement barrée.

Que se passerait-il si l’on donnait à la fiction pulp et juteuse d’Elmore Leonard un twist féminin, avec des clubs de gym moites du Nouveau-Mexique comme toile de fond, une pincée de surréalisme comme baume musculaire et une femme fatale sachant s’imposer dans une romance queer musclée, tout en soulevant une centaine de kilos? C’est ce qu’a dû se demander la réalisatrice britannique Rose Glass lorsqu’elle et sa coscénariste Weronika Tofilska ont écrit Love Lies Bleeding. La première s’était déjà fait remarquer avec Saint Maud, premier film tout aussi délirant, qui mêlait drame psychologique et horreur à la Polanski.

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Cette fois, Rose Glass nous emmène dans les salles de sport, les restaurants et les motels d’un sud étasunien profond de la fin des années 1980, qui rappelle l’ambiance moite des Blood Simple des frères Coen et Thelma et Louise de Ridley Scott. C’est dans un de ces gymnases que Lou (une impeccable Kristen Stewart) nettoie quotidiennement les toilettes et les casiers, jusqu’à ce que sa vie banale reçoive une soudaine dose de stéroïdes avec l’arrivée d’une nouvelle cliente, la bodybuildeuse Jackie (Katie O’Brian). Il n’en faut pas plus pour qu’une poussée d’hormones se fasse sentir dans cette minable usine de sueur, les deux femmes s’attirant irrésistiblement. Mais Lou a aussi ses problèmes, dont un père criminel incarné par un Ed Harris, en mode Mötley Crüe en âge avancé.

Préparez-vous au réalisme cru et à la romance toxique de cette histoire de vengeance finement stylisée qui exciterait même les frères Coen, grâce à la musique entêtante et inquiétante de Clint Mansell et à la photographie crasseuse de Ben Fordesman. Mais sans vouloir trop gâcher le plaisir: dans le dernier acte délicieusement grotesque et littéralement over the top, Glass, aussi aventureuse que pleine de maîtrise sur le plan formel, ajoute une pincée de surréalisme supplémentaire. Celle de trop? Résultat: Love Lies Bleeding se présente en romance de hors-la-loi délicieusement frénétique, surprenante et oppressante dont vous vous souviendrez longtemps. Un film noir et queer sous stéroïdes. Let’s get physical!

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