Sorties ciné: un western fantastique parmi les taureaux, une comédie d’horreur au féminin et une quête de régularisation

Les Femmes au balcon, de Noémie Merlant. © DR
FocusVif.be Rédaction en ligne

Au programme des sorties ciné cette semaine: deux visions féminines du film (presque) de genre, entre horreur et fantastique, ainsi qu’une plongée dans le quotidien absurde d’un Guinéen qui tente de s’en sortir à Paris.

Les Femmes au balcon (3/5)

Les Femmes au balcon nous plonge à Marseille, un jour de canicule, dans pas si longtemps. Elise, Nicole et Ruby y sont calfeutrées dans leur appartement, havre momentané de paix quand le feu du patriarcat brûle hors les murs.

Mais quand les trois femmes s’aventurent dehors, et poussent jusque chez le bellâtre qui leur faisait de l’œil dans l’immeuble d’en face, la réalité les rattrape. Elles vont devoir faire leur la violence du monde pour se défendre.

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Avec Les Femmes au balconNoémie Merlant signe une comédie horrifique baroque et excessive, qui lorgne du côté de l’esthétique de la movida, et d’une pensée féministe combative et radicale. Ca déborde, c’est parfois maladroit, mais ça revendique, aussi, usant du cinéma pour donner à voir autrement des corps féminins joyeux, libres, désirants, mais en tant que sujets, tournant le dos pour de bon à la femme objet.

Animale (3/5)

Trois ans après Fragile, comédie romantique gentiment déconstruite tournée à Sète, la Montpelliéraine Emma Benestan signe un western fantastique en Camargue avec Animale, son deuxième long métrage fiction.

Dans Animale, Emma Benestan y questionne à nouveau les injonctions de genre en faisant le portrait de Nejma (Oulaya Amamra), une jeune femme de 22 ans, qui s’entraîne dur pour remporter un concours où l’on défie les taureaux dans l’arène. Mais des disparitions suspectes inquiètent les habitants du coin, craignant qu’une bête sauvage rôde…

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Sorte de film de loup-garou mâtiné de body horror au fémininAnimale bénéficie d’une vraie patte visuelle (le chef opérateur belge Ruben Impens, déjà de l’aventure Titane, est à la manœuvre). Dommage que son écriture flirte parfois avec un cinéma de genre assez stéréotypé.

L’Histoire de Souleymane (4/5)

Dans un style proche du documentaire, le Français Boris Lojkine (HopeCamille) signe un film en forme de suffocante course contre la montre dans le sillage d’un jeune livreur guinéen.

Dans l’Histoire de Souleymane, on suit les pas de ce Guinéen qui pédale dans les rues de Paris en attente d’une hypothétique régularisation. Fruit d’une démarche cinématographique absolument admirable, aux antipodes des formules faciles à la Toledano et NakacheL’Histoire de Souleymane expose sans ciller les rouages d’un quotidien violemment absurde et déshumanisant, comme l’économie de marché en produit à la chaîne.

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Digne héritière des meilleurs films des frères Dardenne, cette œuvre puissamment immersive refuse le didactisme et la sensiblerie pour tendre vers une vérité à l’os qui laisse tout simplement sans voix.

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