Sorties ciné de la semaine: deux très bonnes surprises à l’affiche

The New Year That Never Came, de Bogdan Muresanu: l’humanité dans sa plus banale existence.
FocusVif.be Rédaction en ligne

Au programme des sorties ciné de ce 7 mai 2025, deux très bonnes surprises – The New Year That Never Came et La Chambre de Mariana– et deux films pour le moins dispensables – Oxana et Les Musiciens.

The New Year That Never Came

Comédie dramatique de Bogdan Muresanu. Avec Adrian Văncică, Nicoleta Hâncu, Emilia Dobrin. 2h18.

La note de Focus : 4/5

Bucarest, 20 décembre 1989. Une journée parmi tant d’autres, qui va changer la vie de chacun des protagonistes de ce film choral s’interrogeant sur la vie des gens ordinaires en des temps extraordinaires. Les six récits, comme autant de voix, sont orchestrés dans un savant crescendo où les lignes narratives des personnages sinuent jusqu’au point d’orgue final, la chute retransmise dans le monde entier du dictateur Nicolae Ceausescu.

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Sur un ton résolument tragicomique, où l’humour oscille entre le jaune et le noir, parfois burlesque, parfois pince-sans-rire, Bogdan Muresanu déploie les trajectoires romanesques de Roumains (presque) comme les autres, rappelant que la grande histoire est toujours tissée des petites résistances et des grands courages de l’humanité dans sa plus banale existence.

A.E

Les Musiciens

Comédie dramatique de Grégory Magne. Avec Valérie Donzelli, Frédéric Pierrot, Mathieu Spinosi. 1H43.

La note de Focus: 2,5/5

Astrid Thompson (Valérie Donzelli) a réussi à réaliser le rêve de son défunt père: réunir quatre Stradivarius vieux de 300 ans au sein d’un même quatuor pour un grand concerto. Problème: les musiciens choisis, d’une virtuosité indéniable derrière leur instrument, se révèlent absolument ingérables hors de la scène. Crises d’ego, jalousies, tensions générationnelles se succèdent au fil des répétitions, sans que la symphonie n’avance d’un pouce.

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Désespérée, Astrid fait appel à Charles Beaumont (Frédéric Pierrot), le compositeur génial mais asocial ayant écrit la fameuse partition. Avec sa facture télévisuelle et son scénario cousu de fil blanc, on se doute bien que Les Musiciens n’est pas là pour révolutionner le cinéma. Néanmoins, derrière son aspect convenu, le scénario s’amuse à déboulonner avec malice certains clichés inhérents au monde de la musique classique.

J.D.P.

Oxana

Biopic de Charlène Favier. Avec Albina Korzh, Maryna Koshkina, Lada Korovai. 1h43

La note de Focus: 1,5/5

Avec Oxana, la cinéaste française Charlène Favier (à qui l’on doit le très bon Slalom) retrace la vie d’Oxana Chatchko, l’une des fondatrices des Femen. Marqué par le destin tragique de la jeune femme, qui mit fin à ses jours à Paris en 2018, le film fait de l’artiste et militante une sainte aussi lumineuse que les icônes qu’elle peindra toute sa vie, oblitérant ses zones d’ombre.

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Si la première partie du film dépeint avec une certaine efficacité la naissance du mouvement, son ancrage profond dans la réalité politique et sociétale délétère de la Russie et de l’Ukraine du début du XXe siècle, l’arrivée d’Oxana en exil en France prend un tout autre tour. Une fois délocalisé, le combat des Femen risque d’être réduit à son iconographie. Mais le film fait le choix d’imputer ce changement à des motivations personnelles, sans interroger le contexte, tombant dans un certain manichéisme. La construction en flash-back qui dramatise artificiellement les enjeux et le point de vue hagiographique font d’Oxana un portrait étrangement désincarné.

A.E.

La Chambre de Mariana

Drame d’Emmanuel Finkiel. Avec Mélanie Thierry, Artem Kyryk, Julia Goldberg. 2h11.

La note de Focus: 4/5

Ukraine, 1942. Hugo a 12 ans. Pour le mettre à l’abri des rafles nazies, sa mère le confie à une amie d’enfance, Mariana, fille de joie et d’espoir, celui d’une vie meilleure pour le jeune garçon, quitte à le cacher le temps qu’il faudra dans le placard de sa chambre. Au fil des mois, une drôle d’intimité se tisse entre l’enfant et la femme. Dans cet espace clos et ténébreux, Hugo n’a plus que son imagination comme espace de liberté. Il y convoque ses souvenirs. Et quand les fantômes de son passé lui font défaut, Mariana prend le relais, actrice principale de son quotidien, véritable personnage de la fiction qu’est devenue son existence.

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La mise en scène d’Emmanuel Finkiel épouse avec agilité la sensorialité du garçon reclus, jouant des ombres et des interstices, étouffant les sons, nimbant de mystère le hors-champ. C’est ce petit cinéma intime qui sauve Hugo, allié à la profonde sollicitude de Mariana, magistralement interprétée par Mélanie Thierry, dont on oublie, dès l’entame, qu’elle parle ukrainien pour adhérer sans réserve à son personnage de femme meurtrie mais résistante. Petit bémol: les dernières scènes hors de la maison décentrent et fragilisent quelque peu l’équilibre du film.

A.E.

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