Critique | Cinéma

Le documentaire Satori Stress diffusé à Flagey tout l’été

3,5 / 5
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3,5 / 5

Titre - Satori Stress

Genre - Documentaire

Réalisateur-trice - Jean-Noël Gobron

Casting - Akiko Inamura

Durée - 1h13

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Satori Stress, le film documentaire du Belge Jean-Noël Gobron sorti dans les années 80, s’offre un retour en salles (à Flagey) dans une version restaurée.

En février 1983, le cinéaste belge Jean-Noël Gobron entreprend son «voyage à Tokyo», embarquant à destination de la capitale nipponne afin d’y retrouver Akiko, une jeune Japonaise rencontrée à Bruxelles. Il est aussi animé du désir de tourner un film, du séjour qui s’ensuit résultant Satori Stressun essai que l’on peut découvrir à Flagey dans une version restaurée. Un «Fictional Documentary», comme le précisait sa fiche de présentation, tenant tout à la fois du documentaire sur la vie quotidienne dans la capitale japonaise, du récit d’un film en train de se faire et du journal intime, sur lequel vient se poser le commentaire de Benoît Boelens, un ami du réalisateur, en décalage délibéré par rapport à l’image. De cette tension naît une œuvre passionnante, s’insinuant au cœur d’une relation amoureuse rapportée à un horizon urbain qui happe le regard de la caméra et, bientôt, celui du spectateur. Le Japon est encore un territoire largement méconnu, et la fascination du réalisateur est manifeste -«Tokyo, c’est de l’exotisme plein la gueule», écrit-il à Boelens-, qu’il s’arrête sur les enseignes lumineuses ou qu’il se pose dans un théâtre kabuki ; qu’il accompagne les danses des Takenoko-zoku ou observe les vagues de salary-men de Shinjuku, qu’il s’extasie devant ses premiers sushis japonais ou s’invite dans les bains publics. Non sans livrer, au détour des sex-clubs et des façades de néons striant la nuit, une vision alternative de la réalité, envers du décor qu’incarnent un chiffonnier et autres oubliés du rêve nippon, ajoutant à la distance souvent critique d’un commentaire aiguisé. Brouillant les frontières entre le témoignage-mosaïque sur le Tokyo de l’époque et le carnet intime d’un couple amoureux, un journal de voyage inspiré.

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