Critique | Cinéma

Le Consentement: l’adaptation du livre choc de Vanessa Springora

3,5 / 5
© National
3,5 / 5

Titre - Le Consentement

Réalisateur-trice - De Vanessa Filho

Casting - Avec Kim Higelin, Jean-Paul Rouve, Laetitia Casta.

Durée - 1h58

Vanessa, 13 ans (Kim Higelin, qui saisit avec fulgurance la fragilité de l’adolescence), a une furieuse envie d’écrire, et tout ou presque à découvrir. Sa solitude rêveuse trouve une réponse dans la cour épistolaire que lui fait Gabriel Matzneff (inattendu Jean-Paul Rouve), écrivain adulé par l’intelligentsia parisienne au sein de laquelle gravite la mère de la jeune fille. Alors que Vanessa sombre dans une relation destructrice qui l’asservit aux désirs et à la domination physique et intellectuelle du vieil homme, son entourage ferme les yeux sur la prédation pédocriminelle dont elle est victime. “Tu ne seras jamais dans mon passé, Vanessa”, lui prédit l’auteur, qui fait d’elle matière à fantasmes et à littérature. De fait, la jeune fille portera comme un stigmate le poids de cette histoire, jusqu’à s’en alléger enfin en la couchant à son tour sur papier.

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Publié au lendemain de #MeToo, Le Consentement de Vanessa Springora a l’effet d’une déflagration, laissant espérer la possible remise en question de la tolérance française pour l’idée théorique de “séparer l’homme de l’artiste”. Les derniers mois auront prouvé que l’opinion publique et médiatique ne sont pas forcément prêtes. Toujours est-il qu’en s’attaquant à l’adaptation de ce livre événement tant par sa frontalité que par son engagement, Vanessa Filho marche sur un fil, tendu entre la nécessité de montrer, pour les comprendre, les mécanismes d’emprise et de manipulation, et le risque d’une complaisance très figurative. Elle fait le pari d’embrasser le malaise pour esquisser l’état d’esprit de sa protagoniste, choix dérangeant qui souligne néanmoins la complexité du piège dans lequel Vanessa a été précipitée par des adultes qui, ne disant mot, consentent à sa place, confisquant sa liberté et son adolescence.

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