La Vénus noire, cette Hottentote victime du show-business

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A la charnière des 18e et 19e siècles, il se trouvait une femme sud-africaine souffrant d’hypertrophie des organes génitaux, arrachée à son pays pour être exhibée dans les foires londoniennes puis parisiennes. Sans exhibitionnisme et avec des interprètes époustoufflant, ce film pêche cependant par plusieurs répétitions.

Au coeur de Vénus noire, le nouveau film du réalisateur de La Graine et le mulet, Saartjie Baartman, la « Vénus hottentote », femme aux formes généreuses et atteinte d’hypertrophie des organes génitaux, arrachée à son Afrique du Sud natale pour être exhibée au public des foires londoniennes, avant celui des salons parisiens du début du XIXe.

Ce destin tragique, où l’avilissement le dispute au racisme ambiant, Kechiche l’envisage sur un mode clinique, postulat affirmé d’entrée pour ne pas se démentir tout au long des 2h40 d’un film dénonçant les commerces de l’époque comme, par effet miroir, ceux, contemporains, de la société du spectacle. S’il évite le piège du voyeurisme, Kechiche se complaît par contre dans une vision où le malaise désiré glisse vers l’ennui à force de répétitions, non sans manquer de la fibre humaine qui faisait aussi le prix du Elephant Man de Lynch.

L’interprétation, justement atone dans le chef de Yahima Torrès, affolante dans celui d’Olivier Gourmet, n’y peut rien: ce sont jusqu’aux transes chères à l’auteur qui apparaissent ici mécaniques et désincarnées.

Vénus noire, de Abdellatif Kechiche, avec Yahima Torrès, André Jacobs, Olivier Gourmet. 2h39.

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J.F. PL.

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