La nouvelle merveille de Cattet et Forzani, Mourad Winter réalisateur et une étrange comédie espagnole: le meilleur et le pire des sorties ciné

Avec Reflet dans un diamant mort, Cattet et Forzani livrent un thriller ciselé comme une pierre précieuse.

Reflet dans un diamant mort, du duo bruxelloise Cattet et Forzani, voyage dans la psyché d’un espion vieillissant, domine les sorties ciné de la semaine.

Reflet dans un diamant mort

Thriller d’Hélène Cattet et Bruno Forzani. Avec Fabio Testi, Yannick Renier, Thi-Mai Nguyen. 1h30.

La cote de Focus: 4,5/5

Un vieil homme plisse les yeux, aveuglé par le soleil méditerranéen, l’esprit embrumé par les années. Dans un autre espace-temps, un espion dans la fleur de l’âge incarne tout ce que l’on attend d’un bon agent secret, ruse et virilité. La mémoire en charpie, John D. questionne ses actes et s’interroge sur sa légitimité, d’hier et d’aujourd’hui.

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Pour donner corps à ce voyage dans la psyché d’un homme chancelant, Hélène Cattet et Bruno Forzani laissent libre cours à leur goût des bruits tranchants, des corps et des matières, chorégraphiant des séquences ciselées comme des pierres précieuses, petits festivals son et lumière portés par des héroïnes farouches, maîtresses des illusions. Un émerveillement pop et psychédélique qui laisse dans son sillage une réflexion ultracontemporaine sur le mythe du héros.

A.E.

L’Amour c’est surcoté

Comédie romantique de Mourad Winter. Avec Hakim Jemili, Laura Felpin, François Damiens. 1h38.

La cote de Focus: 3,5/5

Anis a le cœur en compote. Il n’a toujours pas fait le deuil de son meilleur ami, et accessoirement, il n’arrive pas à pécho. A moins que cela n’ait rien d’accessoire, et que son incapacité à faire son deuil l’empêche d’ouvrir son cœur à l’amour. C’est du moins la théorie de Madeleine, jeune femme irrésistiblement pleine de défauts (mais hyperforte en arts martiaux).

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Avec cette adaptation de son premier roman, Mourad Winter s’essaie à transposer sur grand écran son humour aussi tendre qu’insolent et féroce dans une comédie romantique où les deux termes de l’équation ont autant d’importance l’un que l’autre, quitte parfois à ne plus savoir sur quel pied danser. Bien servi par les prestations d’Hakim Jemili, qui joue l’air de rien la confusion des sentiments, et de l’irrésistible Laura Felpin, c’est finalement plutôt dans le registre de l’émotion que le film fait mouche, passés quelques seconds rôles un peu appuyés, même s’il reste sérieusement plus drôle que la moyenne des comédies françaises.

A.E.

My Sunshine

Drame de Hiroshi Okuyama. Avec Keitatsu Koshiyama, Kiara Nakanishi, Sosuke Ikematsu. 1h31.

La cote de Focus: 3,5/5

Que ce soit au base-ball ou au hockey, le jeune Takuya ne brille pas particulièrement. Son sport à lui, c’est plutôt le patinage artistique, surtout depuis qu’il a vu la jolie Sakura s’exercer avec grâce et légèreté. Lorsque le coach de Sakura remarque le potentiel de Takuya, c’est le début d’une parenthèse enchantée pour les trois personnages, qui s’entraîneront ensemble tout au long de l’hiver et combleront mutuellement leurs meurtrissures intimes.

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Le film aurait pu se limiter à cette douce chronique hivernale, mais la révélation de l’homosexualité du coach fait basculer le récit. Le format carré de l’image, qui évoquait au départ les vignettes nostalgiques de l’enfance, concrétise bientôt le cloisonnement d’une société japonaise intolérante, dont l’homophobie sévit avec calme et indifférence.

J.D.P.

Septembre sans attendre

Une comédie romantique de Jonás Trueba. Avec Itsaso Arana, Vito Sanz, Fernando Trueba. 1h50.

La cote de Focus: 3,5/5

Après quinze ans de vie commune, Alex (Vito Sanz) et Ale (Itsaso Arana) ont décidé de rompre, mais pas n’importe comment: le 22 septembre, jour de la fin de l’été, ils organiseront une immense fête pour célébrer leur désunion. «On ne devrait pas envisager les ruptures comme quelque chose de triste», justifient-ils à leurs proches, souvent perplexes face à l’incongruité de l’idée. De ce postulat cocasse, le réalisateur espagnol Jonás Trueba tire une étrange comédie, parcourue d’une interrogation presque existentielle: une rupture peut-elle vraiment être joyeuse?

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Après avoir largement exploré la chronique estivale avec La Reconquista, Eva en août et Venez voir, le réalisateur change de braquet et édifie ce nouveau film sous le motif de la répétition. Septembre sans attendre prend ainsi la forme d’une collection de saynètes, qui mettront à chaque fois le couple face à un nouvel invité et sa réaction incrédule. Plus Alex et Ale répètent leur discours, moins celui-ci leur semble tangible et certain. «Vous allez forcément vous remettre ensemble si vous fêtez votre rupture», leur lance un ami, jetant un nouveau trouble. Derrière le comique de la situation, c’est bien ces fléchissements et ces doutes que scrute Jonás Trueba, dont l’œuvre a toujours traité les crises de la trentaine avec une tonalité douce-amère, à la fois charmante et nostalgique.

Il est donc un peu dommage de voir progressivement Septembre sans attendre bifurquer vers la mise en abyme. En effet, à la faveur d’un étonnant raccord, on découvre qu’Alex est un acteur et qu’il joue dans le film d’Ale…Un long métrage qui raconte exactement la même histoire à laquelle on assistait. Une dimension métafilmique qui permet au cinéaste de commenter sa propre démarche et de se laisser aller à quelques effets de montage discursifs, tels que des accélérations ou des rembobinages. Des procédés très ludiques qui éloignent néanmoins le récit de l’émotion, comme si Trueba n’avait pas désiré affronter la rupture dans sa pleine mesure et s’était réfugié derrière une posture plus intellectuelle et théorique.

J.D.P.

Joika

Biopic de James Napier Robertson. Avec Talia Ryder, Diane Kruger, Tomasz Kot. 1h50.

La cote de Focus: 2/5

 

À l’origine de Joika, il y a la véritable Joy Womack, soit la première ballerine américaine à être entrée au théâtre Bolchoï de Moscou, réputé impénétrable pour quiconque n’a pas la nationalité russe. Une trajectoire singulière et inspirante, portée dans cette adaptation par la jeune Talia Ryder (The Sweet East), qui affiche un impressionnant investissement physique.

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Hélas, à rebours de cette performance incarnée, Joika se limite à un simple abécédaire de film de sport: on y trouve une coach exigeante à la recherche de la perle rare (Diane Kruger), un chapelet de rivales prêtes à tout pour la première place ainsi qu’une héroïne au cœur pur mue par une inflexible détermination. Une collection de clichés qui ne prend jamais vie sous la caméra scolaire et timide de James Napier Robertson.

J.D.P.

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