Titre - Kinds of Kindness
Genre - Comédie noire
Réalisateur-trice - Yórgos Lánthimos
Casting - Avec Emma Stone, Jesse Plemons, Willem Dafoe, Margaret Qualley
Sortie - En salles le 3 juillet.
Durée - 2 h 45
À peine quelques mois après Poor Things, Yórgos Lánthimos est de retour avec un triptyque de comédie noire avec sa recette loufoque habituelle, quoiqu’un peu longuette.
Yórgos Lánthimos semble inépuisable. Son film Poor Things (Pauvres créatures en VF), lauréat d’un Oscar, vient tout juste de quitter les salles obscures que voilà déjà sa nouvelle bizarrerie: le triptyque Kinds of Kindness. Le génie grec, un peu fou, n’a pas toujours réalisé des films aux costumes extravagants qui offrent à leur interprète principale l’Oscar de la meilleure actrice. Avant Poor Things, son Frankenstein survolté et féministe avec Emma Stone, et The Favourite avec Olivia Colman dans le rôle de la volatile reine Anne, il a dirigé Nicole Kidman dans The Killing of a Sacred Deer (Mise à mort du cerf sacré) et Colin Farrell dans The Lobster. Avant cela, il faisait fureur dans les festivals avec des films grecs très particuliers, à la fois sombres, comiques, absurdes et cruels. Le meilleur exemple en est Dogtooth (Canine), l’histoire de trois adolescents à qui leur père autoritaire et maniaque interdit tout contact avec le monde extérieur. Fin juillet, ce film culte de 2009 aura, à juste titre, une nouvelle chance dans les salles de cinéma.
Quel est le rapport avec son dernier film présenté en compétition au Festival de Cannes? Avec Kinds of Kindness, Lánthimos renoue avec les thèmes, le ton, l’atmosphère et la scénariste loufoque, Efthymis Filippou, de ses débuts en Grèce. Le film prend la forme d’un triptyque où l’on retrouve les mêmes acteurs (dont les principaux Emma Stone, Jesse Plemons, Willem Dafoe et Margaret Qualley) dans des rôles différents à chaque segment. Les trois paraboles sardoniquement sinistres explorent les rapports de domination et les limites toujours repoussées de la soumission à des figures de pouvoir autoritaires, aussi cruelles que souriantes. Jusqu’aux comportements d’auto-humiliation voire d’automutilation qui les accompagnent. Un patron qui exerce le contrôle total des activités de son employé. Un policier paranoïaque qui pense qu’un agent double se fait passer pour sa femme disparue. Une femme partie à la recherche d’un homme capable de ressusciter les morts qui est expulsée d’une étrange secte après un viol sans pitié. C’est clair, Lánthimos ne loupera pas l’Oscar du film le plus cynique.
Mais comparé à ses œuvres précédentes, Kinds of Kindness s’avère plus léger et même un peu redondant. On distingue difficilement l’objectif de la démonstration du cinéaste, tant le film reste vague dans la direction qu’il prend au fil des trois courts métrages qui nous ont paru un peu trop longs. Toutefois, Lánthimos aime surprendre: on ne sait jamais si le moment suivant fera rire, pleurer ou frémir. En tout cas, il questionne.
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