Critique | Cinéma

Hors-saison: Stéphane Brizé s’essaie avec succès au mélo

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Titre - Hors-saison

Réalisateur-trice - De Stéphane Brizé

Casting - Avec Guillaume Canet, Alba Rohrwacher, Sharif Andoura.

Durée - 1 h 55

Après une série de films sociaux sur le monde du travail, le réalisateur Stéphane Brizé filme dans Hors-saison un mélo avec Guillaume Canet et Alba Rohrwacher.

Mathieu (Guillaume Canet), comédien à succès, traverse une dépression dont il ne dit pas le nom. Il a abandonné sur un coup de tête sa première pièce de théâtre pour se réfugier dans une station balnéaire morne et grise où il espère soigner son mal-être grâce à quelques massages et des bains de boue. Comme le hasard fait souvent bien les choses, c’est là qu’habite Alice (Alba Rohrwacher), ancienne amoureuse quittée dans des conditions bancales. Musicienne, elle s’interroge elle aussi sur ses choix de vie, ses rêves jamais réalisés. Tous deux vont se retrouver, non pas tant pour raviver la flamme d’un ancien amour que pour imaginer les vies qu’ils n’ont pas vécues.

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C’est une histoire d’amour, douce et fulgurante, fugace et déterminante. Pas un amour impossible, mais un amour alternatif, dans un temps de vie suspendu où surgissent les grands questionnements. C’est un mélo, intense et flamboyant, irradié par la folle beauté de ses personnages (et de ses interprètes) mais qui a l’élégance et l’humilité d’être drôle. Après avoir enchaîné des films sociaux enflammés par un cadrage mouvant au plus près de ses protagonistes, Brizé change avec Hors-saison son fusil d’épaule. Ou plutôt en descend sa caméra pour la poser et imaginer des cadres fixes qui tantôt rapprochent ces deux âmes en peine dans un même plan, tantôt les perdent dans des décors plus grands qu’elles. De quoi faire ressentir avec force le trouble qui les habite. Le montage habile crée le décalage entre ce que l’on voit et ce que l’on entend, ce que l’on vit et ce que l’on aurait pu vivre aussi, le tout rythmé par une B.O. signée Vincent Delerm qui décline un thème sous toutes ses formes, comme pour épouser les interrogations d’Alice et Mathieu.

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