Harry Potter au crépuscule

Dans un climat sombre et prenant, la saga du jeune sorcier s’achemine vers son acte final. Et retrouve juste à temps quelques-unes de ses qualités majeures.

Certes, l’imaginaire ludique des débuts, les prodiges de magie multipliés à Poudlard pour l’arrivée d’Harry, avaient bien du charme et laissent de plaisants souvenirs. Mais très vite, il est apparu que la part d’ombre inscrite dans la saga de J.K. Rowling était l’aspect le plus intéressant des aventures du jeune sorcier. Ce n’est pas un hasard si le troisième épisode, Harry Potter And The Prisoner Of Azkaban, a suscité l’adaptation la plus réussie. Parce qu’il prend racine dans la tradition fantastique la plus sombre, quittant le merveilleux pour les confins de l’horreur. Parce qu’aussi la réalisation en fut sagement confiée à un jeune cinéaste sensible à l’épouvante, le film d’Alfonso Cuaron marque aux yeux de beaucoup le sommet de la saga à l’écran.

Sans atteindre un niveau comparable, Harry Potter And The Deathly Hallows Part 1 retrouve une bonne partie des qualités affichées dans le film de 2004. L’idée de diviser l’ultime roman de la série en deux films n’aurait pu relever que d’un simple et lucratif calcul commercial. Elle pouvait se défendre aussi par le souci de ne pas dénouer les choses de manière trop compacte, beaucoup d’événements étant à révéler au risque de devoir « bourrer » le scénario et perdre en climat ce qui serait gagné en rythme.

La réussite du film de David Yates, sans préjuger de ce que sera le bouquet final (en 3D, et en juillet 2011), donne en tout cas raison aux producteurs. Harry Potter And The Deathly Hallows Part 1 démarre bien sur les chapeaux de roue, dans une sombre et prenante excitation, avec aussi un festival d’action et d’effets spéciaux très spectaculaires.

C’est qu’il faut sauver le jeune héros des menaces de plus en plus proches de Voldemort. Lequel a étendu son empire sur Poudlard et même jusqu’au sein du gouvernement. Ses amis les plus fidèles se réunissent donc pour permettre la fuite d’Harry, prenant tous son apparence pour confondre l’ennemi qui ne sait pas quel est le vrai Harry Potter… Cette opération une fois menée à bien, commence une partie plus intimiste du récit. Le héros et ses inséparables Ron et Hermione se cachant tout en menant une quête où il sera question d’épée magique, d’Horcruxes et de reliques abandonnées par la mort elle-même…

Une poire pour la soif

Certes, l’introduction du thème de la jalousie amoureuse entre Ron et Harry, au grand agacement d’Hermione, n’apporte pas grand-chose à l’histoire. Certes aussi, l’économie d’effets spéciaux, cédant la place à des échanges verbaux entre les protagonistes, laisse apercevoir les limites du jeu dramatique de certains. Mais si Daniel Radcliffe, Rupert Grint et Emma Watson ne seront probablement jamais de très bons acteurs, la partie centrale du film, la plus méditative, n’en reste pas moins assez captivante, avant qu’un final plus riche en action nous conduise à vive allure vers la tombe de Dumbledore et son secret potentiellement fatal.

De quoi patienter jusqu’à l’été prochain pour voir s’achever une saga cinématographique où le meilleur aura côtoyé le pire, mais qui aura marqué la production populaire durant une décennie.

Harry Potter And The Deathly Hallows Part 1, film fantastique de David Yates, avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson. 2h26.

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Louis Danvers

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