Festival de Deauville (2): La surprise du Chef

Jon Favreau et Sofia Vergara dans Chef © DR
Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Avec Chef, présenté hors compétition, Jon Favreau, le réalisateur des deux premiers Iron Man, renoue avec bonheur avec une veine résolument plus indé, non sans adresser quelques piques bien senties à destination de l’ogre hollywoodien. Un grand petit film!

Acteur, scénariste, réalisateur et producteur new-yorkais, Jon Favreau a commencé petit avant de se retrouver catapulté à la tête de blockbusters aussi maousses que Iron Man (2008) et sa suite, Iron Man 2 (2010). Responsable dans la foulée de l’échec de Cowboys & Aliens (2011), énorme machine SF hollywoodienne au flop retentissant, il choisit alors de ne pas réaliser le troisième Iron Man, et revient aujourd’hui avec Chef, modeste film indépendant présenté hors compétition ce dimanche à Deauville.

Au four et au moulin, Favreau ne laisse à personne d’autre le soin d’interpréter Carl Casper, chef passionné d’un restaurant français bien établi de Los Angeles dont la créativité est étouffée par un patron singulièrement fermé à l’idée de proposer autre chose que les bonnes vieilles recettes qui marchent. Et Casper, lassé de faire des compromis, de finir par jeter son tablier, avant de partir sur les routes dans un food truck cubain pour un salutaire retour aux sources, professionnel et personnel…

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Intenable le ventre vide, Chef est une célébration du plaisir sous toutes ses formes, à commencer par celui, évident, que Favreau prend derrière la caméra. Critique sans être amer, le film est ainsi avant tout à lire comme un message franc et honnête adressé à l’usine à rêves hollywoodienne, comme un bras d’honneur joyeux aux incessantes concessions faites par le réalisateur aux pontes des studios. Mais au-delà de la métaphore, il se dégage de ce feelgood movie presque parfait le sentiment d’un film fait entre copains, dans la joie et la bonne humeur -Scarlett Johansson, Sofia Vergara (Modern Family), John Leguizamo, Oliver Platt, Dustin Hoffman, et jusqu’à Robert Downey Jr., hilarant en connard prétentieux, sont ainsi tous de la partie. Drôle, instinctif, généreux, authentique, sensuel, épicurien: à dire vrai, on n’attendait pas Jon Favreau à un tel niveau d’inspiration.

Dans la foulée, et en compétition, c’est peu dire que Cold in July de Jim Mickle (Mulberry Street, We Are What We Are), thriller sanglant de facture tout juste honnête, faisait bien pâle figure, malgré un Michael C. Hall (Dexter) dans un rôle à contre-emploi de bon père de famille couillon aspiré bien malgré lui dans une spirale de violence.

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