The Fabelmans: Steven Spielberg à la première personne

4,5 / 5
© National
4,5 / 5

Titre - The Fabelmans

Genre - Drame

Réalisateur-trice - Steven Spielberg

Casting - Michelle Williams, Gabriel LaBelle, Paul Dano

Sortie - En salles

Durée - 2h31

Critique - Jean-François Pluijgers

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Le réalisateur a puisé dans ses souvenirs d’enfance et d’adolescence la matière d’un récit d’apprentissage particulièrement inspiré.

James Gray dans Armaggedon Time, Kenneth Branagh avec Belfast, Paolo Sorrentino pour The Hand of God…: on ne compte plus les cinéastes s’étant récemment replongés dans leurs années de jeunesse pour en tirer des fictions à caractère largement autobiographique. Dans le chef de Steven Spielberg, qui s’y colle à son tour avec The Fabelmans, on n’y trouvera, à vrai dire, nullement matière à s’étonner: de son propre aveu, le réalisateur de E.T.et autre Artificial Intelligence a multiplié les allégories de ses années d’apprentissage. Et l’on peut voir dans ce nouveau film, où il puise généreusement dans ses souvenirs de cette période pour en livrer le miroir à peine déformant, comme une forme d’aboutissement de sa filmographie.

Le pouvoir du cinéma

Tout commence par un soir de 1952, lors d’une sortie familiale au cinéma. Pour le jeune Sammy Fabelman (Mateo Zoryan), la découverte de The Greatest Show on Earth tient de la révélation. De retour à la maison, le gamin n’aura de cesse d’en reproduire l’accident ferroviaire avec son train électrique. Avant de bientôt s’atteler à ses premiers films familiaux, avec les encouragements de sa mère au tempérament artistique, Mitzi (Michelle Williams), le père, Burt (Paul Dano), esprit scientifique aiguisé, n’y voyant pour sa part que distraction passagère. Une vocation est née cependant, que Sammy (Gabriel LaBelle, parfait dans l’image que l’on se fait du jeune Spielberg), va entretenir à l’adolescence en Arizona, trouvant dans sa caméra l’instrument qui lui permettra de déchiffrer le monde -et notamment le drame en train de se nouer dans sa famille-, mais aussi de s’y épanouir.

© National

Ce récit d’apprentissage classique, Steven Spielberg le met en scène avec un sobre classicisme que prolonge une intelligence rare de la narration. Manière de mieux happer le spectateur au cœur de cette famille aimante et attachante, pour faire la part belle à la dimension intime de l’histoire, et laisser l’émotion s’épancher librement -avec, du reste, parfois un soupçon de sentimentalisme. Chemin faisant, et tandis que se dévide le destin de Sammy, le cinéaste livre bien sûr quelques clés de son œuvre, tout en affirmant lumineusement le pouvoir d’un cinéma révélateur dans les divers sens du terme. Le tout, avec une bienveillance du regard qui achève de faire de The Fabelmans un film où l’on aimerait pouvoir habiter, par-delà ses nombreuses aspérités.

Impeccable dans le rôle de la mère fictive du réalisateur, Michelle Williams raconte avoir été impressionnée par l’énergie et l’enthousiasme préservés d’un Steven Spielberg toujours aussi passionné qu’à ses premiers jours. Qualités qui transparaissent limpidement à l’écran: si The Fabelmans est assurément son film le plus personnel, il est aussi l’un de ses plus inspirés. Jusqu’en son plan final, d’une simplicité et d’une évidence magistrales.

The Fabelmans

De Steven Spielberg. Avec Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Dano. 2 h 31. Sortie: 22/02.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content