
Le retour décevant de Bridget Jones, les fiancées de Daech, des Looney Tones et même Captain America: les sorties ciné de la semaine
Un chapitre 4 pour les aventures de Bridget Jones, une plongée au féminin dans l’enfer de Daech ou encore les folles aventures de Daffy et Porky: voici les sorties ciné de la semaine.
1. Bridget Jones: Folle de lui
Comédie romantique de Michael Morris.
Avec Renée Zellweger, Chiwetel Ejiofor, Leo Woodall. 2h05.
Quatrième aventure cinématographique en un quart de siècle pour l’héroïne romantique et gaffeuse imaginée par l’écrivaine britannique Helen Fielding. Bridget Jones (Renée Zellweger, un peu éteinte) y cherche –what else?– l’amour en mère célibataire quinquagénaire marquée par le deuil et les affres du temps qui passe.
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Réalisé par le décidément très déroutant Michael Morris (le long métrage To Leslie, les séries Brothers & Sisters et Better Call Saul), Folle de lui cherche d’évidence l’équilibre entre une pétillante superficialité et une émotion plus profonde, mais peine trop souvent à le trouver. Beaucoup trop long et prévisible dans ses inévitables valses-hésitations, le film ronronne gentiment d’une scène à l’autre, usant et abusant d’un humour potache et de sous-entendus sexuels d’un autre temps tout en croulant sous les bons sentiments. Aussitôt vu, aussitôt oublié.
2. Rabia
Drame de Mareike Engelhardt.
Avec Megan Northam, Lubna Azabal, Natacha Krief. 1h35.
La cote de Focus: 3/5
Jessica et Leila ont la foi. Elles partagent colère et espoir, et s’envolent pour Raqqa rejoindre une sororité de jeunes femmes qui, comme elles, sont prêtes à passer par la guerre pour œuvrer à la paix. Mais rapidement la vérité de la madafa dans laquelle elles sont enfermées et la brutalité de ce qu’on attend d’elles les rattrape.
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Rabia dresse le portrait d’une désillusion, et explore avec détermination le moment où, confrontées à la sordide réalité de l’embrigadement, les jeunes femmes posent des choix qui valident –ou pas– leur humanité. Dans le chaos de Daech, c’est la banalité du mal souvent théorisée qui prend corps avec Jessica devenue Rabia, à travers la performance glaçante de Megan Northam. Un regard d’une grande âpreté, forcément justifiée, mais qui, porté par l’urgence, démontre parfois un peu trop.
3. Looney Tunes: Daffy et Porky sauvent le monde
Film d’animation de Peter Browngardt. 1h31.
La cote de Focus: 3,5/5
Série de dessins animés, originellement musicaux, créée par la Warner au printemps 1929, Looney Tunes est aussi, au fil du temps, devenu le nom générique pour désigner sa vaste galerie de personnages hauts en couleur. Afin de célébrer leur 95e anniversaire, la célèbre société de production californienne leur consacre un long métrage à part entière, applaudi l’an dernier au prestigieux Festival international du film d’animation d’Annecy. Pensé comme une espèce de spin-off de la série Looney Tunes Cartoons (sur HBO Max, de 2020 à 2024) par son propre créateur Peter Browngardt, le film confronte les inénarrables Daffy Duck et Porky Pig à la dure réalité du monde du travail, d’abord, puis surtout, dans la foulée, à un inquiétant complot extraterrestre visant à conquérir la planète via le contrôle des esprits. Soit le début d’une aventure joyeusement déjantée où Daffy et Porky, flanqués de l’improbable scientifique Petunia Pig, tentent tant bien que mal d’unir leurs efforts entre deux pitreries lunaires…
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Situant principalement son action autour d’une usine de chewing-gum (on pense inévitablement à un certain Rabbi Jacob…), Looney Tunes: Daffy & Porky sauvent le monde plonge ses héros à l’ère des réseaux sociaux, des théories du complot et du… bubble tea tout en multipliant généreusement les clins d’œil à la vieille science-fiction pulp et aux films de zombies. En résulte une sucrerie pop à l’esthétique cartoon aussi séduisante qu’inventive qui carbure aux gags très libres et aux jeux de mots malins. Hyper rythmé et bourré de rebondissements, le film, dont il faut encore saluer le travail impeccable sur les voix, n’oublie pas de célébrer les vertus de l’entraide et de l’amitié sur fond de dynamitage méthodique de son univers joyeusement coloré. That’s all Folks!
4. Fiore Mio
Documentaire de Paolo Cognetti. 1h18
La cote de Focus: 3,5/5
Paolo Cognetti a acquis une reconnaissance internationale avec son roman Le otto montagne, adapté au cinéma par Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, prix du Jury à Cannes. A son tour, il s’est mis en tête de filmer ses montagnes, où il vit retiré dans un petit village à 1.700 mètres d’altitude. Quand un été il constate que la source qui alimentait son chalet est asséchée, il se dit qu’il lui faut capturer ce vacillement, ce moment où la montagne bouge. Le changement climatique n’est pas tant une disparition qu’une transformation à ses yeux comme à ceux des amis qu’il croise au fil de ses pérégrinations.
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S’il est l’auteur et le sujet de ce documentaire, qui le talonne dans ses ascensions, son objet en est le mont Rose, dont il dresse un portrait qui relève de l’élégie sur le plan pictural, prenant soin de laisser les paysages habiter le plan dans toute leur majesté, et de l’ode lyrique par l’ampleur de la place faite au silence, qui égale la parole des âmes qui peuplent la montagne, qui toutes à leur façon savourent sa sagesse, comme cette prof de yoga philosophe qui rappelle que quoi qu’il arrive, la nature finira bien par se débarrasser de l’homme quand ce dernier l’irritera trop.
5. Captain America: Brave New World
Film de super-héros de Julius Onah
Avec Anthony Mackie, Harrison Ford, Danny Ramirez, Shira Haas. 1h58
La cote de Focus: 2/5
Le bouclier de Captain America a changé de main, c’est désormais Sam Wilson, ex-Falcon, qui en a la responsabilité. Mais sera-t-il à la hauteur? Si la question reste purement rhétorique pour le spectateur, elle travaille le héros qui, entre deux combats, s’interroge sur sa légitimité et son choix de carrière. Ses doutes sont d’autant plus grands qu’il se retrouve à mettre ses pouvoirs au service du nouveau président américain, Thaddeus Ross, connu pour ses débordements colériques, personnage réchappé de L’Incroyable Hulk, dont il offre d’ailleurs une déclinaison… en rouge (l’orange eut été trop évident peut-être).
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Au-delà des qualités intrinsèques du film (le rythme est efficace et le casting intéressant, mais l’image est fade, les décors pas très inspirés, les scènes d’action répétitives, et les personnages à peine esquissés), on ne peut que se demander si cette version du Marvel Cinematic Universe où l’inclusivité préside aux trames scénaristiques et aux choix de casting n’est pas un multivers qui aura bientôt fait long feu sous la nouvelle administration Trump.
A.E.
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