Un duo désarmant et un affrontement entre une star du X et un tueur en série: voici les sorties ciné de la semaine

FocusVif.be Rédaction en ligne

Deux nouveaux films à l’affiche cette semaine: Memory, avec le sublime duo composé par Jessica Chastain et Peter Sarsgaard, et MaXXXine, qui clotûre la triologie de Ti West.

Memory (3,5/5)

Cinéaste volontiers provocateur, le Mexicain Michel Franco (Daniel & AnaDespués de LucíaNuevo ordenSundown) s’est fait une spécialité de la réalisation de films crus et pessimistes cherchant l’inconfort et la subversion avec un goût parfois très discutable pour le polémisme bêcheur. Si le thème de la famille dysfonctionnelle, qui lui est cher, irrigue à nouveau Memory, son nouveau long métrage, ce dernier adopte des accents résolument plus sobres qu’à l’accoutumée.

De sobriété, il en est précisément beaucoup question dans ce drame new-yorkais centré autour de Sylvia (Jessica Chastain), ancienne alcoolique et mère célibataire qui mène une vie simple et structurée entre son travail d’assistante sociale dans un centre d’accueil et ses occupations à la maison avec sa fille. Jusqu’au jour où Saul (Peter Sarsgaard, prix d’interprétation masculine à la dernière Mostra de Venise pour ce rôle), un homme souffrant de démence précoce, la suit jusque chez elle après une réunion d’anciens élèves, une improbable complicité se nouant peu à peu entre ces deux êtres fragilisés par l’existence…

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.


Sur un sujet plutôt casse-gueule et difficile, Memory ose les salutaires trouées de lumière mais cultive aussi avec beaucoup d’intelligence une certaine forme d’imprévisibilité. En prise avec une réalité blafarde, voire carrément plombée, le film évite toute complaisance facile afin de privilégier une étude de caractères subtile et nuancée, portée par un tandem de comédiens d’une justesse souvent désarmante. Loin du mélo racoleur qu’il aurait pu être, mais aussi à mille lieues du petit théâtre de la violence et de la cruauté assez vain qu’affectionne trop souvent Franco, Memory trouve ainsi la bonne distance entre tendresse et sécheresse, espoir et désenchantement, sur fond de nécessaire libération de la parole. À noter, dans le rôle de la mère de Sylvia, la présence à l’écran de Jessica Harper, inoubliable interprète principale du Suspiria de Dario Argento (1977).

MaXXXine (3,5/5)

« Hollywood is a killer. » Avec MaXXXine, l’habile réalisateur américain Ti West clôture son impeccable trilogie horrifique emmenée par Mia Goth. Inaugurée en 2022 par le méticuleux et poisseux X, qui lorgnait ostensiblement le cinéma violent d’un Tobe Hooper (Massacre à la tronçonneuse) en trucidant une équipe de film venue tourner un porno dans une ferme isolée du Texas à la fin des années 70, celle-ci s’était offerte l’an dernier avec Pearl un prequel camp et baroque, plastiquement séduisant, qui faisait des œillades joliment insistantes à un certain âge d’or hollywoodien (Le Magicien d’Oz en tête).

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Situant son action à Los Angeles, au mitan des années 80, le troisième volet de cette vénéneuse saga s’avance aujourd’hui en compagnie de la seule survivante de X, Maxine Minx (Mia Goth, donc, toujours aussi époustouflante). Aspirante actrice devenue vedette de films pour adultes, cette dernière y décroche enfin le rôle de ses rêves au moment où un mystérieux tueur sadique est occupé à traquer les starlettes d’Hollywood, des indices sanglants menaçant de dévoiler le sombre passé de Maxine…

Truffée de références cinéphiles (à PsychoseChinatownAngelBody Double…), MaXXXine, fable à l’humour joyeusement corrosif sur l’envers malade de la célébrité, louvoie avec beaucoup de savoir-faire entre pastiche malin et fétichisation stylée. Travaillant ouvertement des motifs bibliques et religieux, Ti West s’amuse à y dépeindre Los Angeles en ville définitive du péché dont les vices et les excès sont autant de glaviots crachés au visage de l’Amérique bigote et puritaine. Le diable puissamment chevillé au corps, Maxine s’y impose en héroïne badass aux motivations troubles, étoile éclaboussée de sang d’un slasher réjouissant qui fleure bon l’amour du cinéma déviant. À l’heure de coucher ces lignes, il n’est pas exclu que, dans un futur plus ou moins proche, un quatrième film vienne prolonger la trilogie.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content