Critique | Cinéma

Black Diamond

© DR

Bienvenue dans l’univers du foot-business, ou plutôt du foot-esclavage. Avec son documentaire, Pascale Lamche plonge le spectateur au coeur de ce qu’on peut appeler le trafic des jeunes joueurs africains. Car il s’agit bien d’un trafic, de traite, d’escroquerie. Edifiant, même si parfois maladroit.

Documentaire percutant, à défaut d’être toujours d’une rigueur absolue, Black Diamond plonge au coeur des dérives du footbiz, et s’intéresse plus particulièrement aux réseaux internationaux organisant le trafic de jeunes joueurs africains, en une version moderne de l’esclavage. Le mérite essentiel du film de Pascale Lamche est de mettre au grand jour les pratiques d’intermédiaires peu scrupuleux, exploitant la crédulité de familles aveuglées par ce miroir aux alouettes qu’est devenu le sport-roi à l’heure de la mondialisation et des salaires pharaoniques, et prêtes à y sacrifier ce qu’elles ont de plus cher.

La route est longue, voire sans issue, en effet, pour ces gamins arrachés aux taudis d’Accra ou d’Abidjan, et qui ne verront souvent de l’eldorado footballistique que le mirage. Une réalité tragique que le film prend à bras-le-corps, en additionnant reportages, témoignages, séquences d’animation fort réussies, et une analogie, guère heureuse, avec un conte. Et un procès à charge qui, pour enfoncer parfois des portes ouvertes, n’en est pas moins proprement édifiant.

Black Diamond, documentaire de Pascale Lamche. 1h41.

Jean-François Pluijgers

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