Critique | Cinéma

Beetlejuice Beetlejuice: 36 ans après, le retour du bio-exorciste déjanté imaginé par Tim Burton

3 / 5
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Titre - Beetlejuice Beetlejuice

Réalisateur-trice - de Tim Burton

Casting - Avec Michael Keaton, Winona Ryder, Jenna Ortega.

Durée - 1 h 44

Tim Burton s’est visiblement bien amusé en réalisant Beetlejuice Beetlejuice, la suite tant attendue du film qui l’avait révélé, en 1988.

Beetlejuice Beetlejuice ressemble comme deux gouttes d’eau à Beetlejuice. C’est avant tout un film divertissant et inventif, qui se déroule dans un monde fantastique joyeusement macabre comme seul Tim Burton est capable d’en inventer. En d’autres termes: It’s showtime!

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Attention toutefois aux attentes démesurées: c’est le film de la semaine, pas le film de l’année. Il faudrait par exemple une page entière pour résumer l’intrigue de ce sequel -36 ans après- de la comédie horrifique qui a lancé la carrière de Burton. Faute de temps et de place, les arches narratives doivent se terminer en queue de poisson et il y a tellement de personnages qu’ils finissent par se marcher sur les pieds. En soi, ce n’est pas une catastrophe puisque le chaos est aussi indissociable de Beetlejuice que les toiles d’araignées de Halloween. Mais le résultat de cette abondance est que l’intérêt pour l’intrigue s’estompe peu à peu.

Esprit frappeur

Winona Ryder, très motivée, fait son retour dans le rôle de Lydia Deetz. L’ado gothique rebelle est devenue présentatrice d’une émission de télévision un peu louche sur le paranormal. Au grand bonheur de sa mère (Catherine O’Hara), elle a elle-même une fille adolescente aux opinions bien tranchées. Astrid -incarnée par Jenna Ortega, Mercredi dans la série Wednesday, qui évolue donc comme un poisson dans l’eau dans l’univers de Burton- se retrouve accidentellement dans le royaume des morts. Pour la sauver, Lydia est forcée de consulter l’esprit frappeur qui avait voulu l’épouser de force: le pervers et passablement dérangé Beetlejuice. Un rôle repris par Michael Keaton avec au moins autant d’énergie et de paillardise qu’il y a 36 ans. Et là, on n’a même pas encore parlé de Bob, des vers de sable, de Deetz, coupé en deux par un requin, et des personnages de Justin Theroux, Monica Bellucci et Willem Dafoe. Ce n’est pas de leur faute, ce n’est pas la faute des personnages, c’est tout simplement parce qu’il y a trop. Mais laissons tomber l’histoire: la fête est surtout visuelle, une montagne russe en immersion humoristique dans le monde fantastique, fou et lugubre de Burton et on est séduit par ce cortège hétéroclite de personnages excentriques et farfelus.


Le réalisateur d’Edward aux mains d’argent et Alice au pays des merveilles n’atteint pas ici son meilleur niveau, mais il retrouve le plaisir de raconter des histoires et de faire des films après une décennie passée à se reposer sur ses lauriers. Comme si Burton, libéré de Disney, s’était à nouveau autorisé à cultiver l’étrange, sans se soucier de la brutalité ou de la bizarrerie de ses gags ou du caractère artisanal ou inachevé des effets spéciaux. Il reste à espérer que Beetlejuice Beetlejuice déclenchera un boom créatif aussi intense que celui qui avait suivi Beetlejuice à l’époque.

© Warner Bros

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