Que faire de Superman en 2025? James Gunn répond à la question avec une version qui tente de coller à son époque.
Superman
Film de super-héros de James Gunn. Avec David Corenswet, Rachel Brosnahan, Nicholas Hoult. 2H10.
La cote de Focus: 2,5/5
Le premier super-héros moderne à la fois patriotique, candide et bariolé s’avère définitivement en décalage avec notre époque désabusée où règne le cynisme et la méfiance. C’est pourtant un étonnant optimisme qui parcourt ce reboot réalisé par James Gunn (Les Gardiens de la galaxie). Le cinéaste glisse d’ailleurs dans la bouche de son héros le leitmotiv du film: et si la gentillesse était le nouveau punk-rock?
Cette approche résolument old-school se retrouve également dans l’esthétique, très cartoonesque, où monstres géants et extraterrestres flashy arpentent Metropolis sous l’œil peu étonné de ses habitants. Le sérieux pontifiant et le réalisme noir de Man of Steel et de The Batman n’ont jamais été aussi loin.
Ce pied de nez kitch permet à ce Superman de se distinguer, mais pas forcément de convaincre. En voulant à tout prix coller à son époque –le récit évoque à demi-mot la situation critique en Palestine et en Ukraine–, James Gunn tente d’offrir un peu d’aspérités à son long métrage. Mais ces pistes, pourtant passionnantes, s’avèrent rapidement évincées par le scénario, qui privilégie une accumulation épuisante de péripéties et de personnages-caméos. Pire encore, Superman lui-même semble en peine de trouver sa place dans ce vaste échiquier, au point que son évolution s’avère finalement très sommaire, voire bâclée.
Aussi généreux que générique, ce nouvel opus a donc indéniablement du cœur, mais pas sûr qu’il ait grand chose d’autre à offrir.
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