Jean Cremers, éditions Le Lombard
Vague de froid
256 pages
Jules et son grand frère Martin s’offrent un road-trip en Norvège. Le premier, goguenard et léger, vient y remplir son carnet de croquis pour réussir sa seconde sess’ en école d’art, le second trimballe visiblement un bagage et un vécu autrement plus lourds, à la hauteur de ses silences et de ses croyances dans la mythologie nordique. Pour des raisons bien différentes, les deux ont l’idée de grimper, malgré la vague de froid qui s’annonce, au sommet du Preikestolen, une falaise vertigineuse… Récit de fraternité, de deuil et de résilience nourri d’autofiction (l’auteur a un grand frère du nom de Martin, avec lequel il a voyagé en Norvège, et à qui il dédie d’ailleurs cette Vague de froid), ce premier roman graphique, et première publication du jeune Jean Cremers, sorti de Saint-Luc puis des Beaux-Arts de Liège, est impressionnant de maîtrise, comme on en croise rarement dans une première œuvre -certes avec peut-être quelques pages de trop. Il annonce d’évidence l’éclosion d’un vrai auteur à suivre, tant son trait semi-réaliste et très contemporain -rappelant la graphie d’un Bastien Vivès ou d’un Vincent Perriot- se mâtine d’un sens déjà aigu de la narration et du récit, Jean Cremers maniant déjà avec brio les silences et les montées d’adrénaline. À lire donc, puis à suivre -chose apparemment déjà prévue et programmée chez Glénat.
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