Motorossa

Franca, 18 ans, doit faire le double deuil de sa mère et de sa vie d’avant, à Rome. La voilà chez sa tante à Carbonia, petit village de Sardaigne connu pour sa course par étapes de moto, particulièrement spectaculaire et dangereuse. Or voilà que le beau Silvio lui propose de monter sur la sienne, de moto. “Pour la première fois depuis 2 ans, au milieu du tonnerre de bruit et de vent, face à la Méditerranée immense du mois d’août, j’avais cessé de penser à mon chagrin. Et j’étais décidée à solder l’héritage de ma mère pour m’acheter une moto.” Ce sera une Ducati rouge et rutilante, véhicule principal de ce formidable récit d’émancipation, d’amour et de deuil, porté aussi et surtout par un graphisme enthousiasmant, sobre, très contemporain et puissant dans ses couleurs. Le dessin de Jean Aubertin fait preuve d’une énergie folle quand il attaque ses séquences de course, entre manga et pop art. Un premier livre très réussi d’un auteur, aidé ici par Adèle Albrespy, à suivre de près, même dans les virages.