Dans Les Maudites, la Madrilène Carla Berrocal imagine une histoire d’amour queer dans une terre aride occupée seulement par des femmes.
Les Maudites
De Carla Berrocal. Editions Sarbacane, 184 pages.
La cote de Foucs: 4/5
Il était une fois une terre aride, chimérique, située quelque part entre le Wild West et la Castille, et occupée uniquement par des femmes, regroupées en communautés et en familles, et que parfois tout oppose. Ainsi, la maison de Salvatierra, dont est issue Leonor, et la maison d’Isla Perdida, à laquelle Isabel appartient, s’écharpent, entre autres, sur la manière de lutter contre «ceux-là», ces créatures sanguinaires qui s’en prennent au bétail et aux âmes.
Or, Leonor et Isabel s’aiment, au-delà des clans, des dangers et d’un destin qu’elles savent funeste… Tout est singulier dans ces Maudites, du récit lui-même, mêlant love story queer et ambiances western, sororité et imaginaire latino, jusqu’à sa mise en scène et en dessin, constitué uniquement d’un trait très épuré, presque géométrique, et de masses noires, le tout posé sur du papier jaune. Singulier, et brillant. Les Maudites est aussi le premier album traduit en français de la Madrilène Carla Berrocal. On ne peut qu’espérer en voir suivre d’autres.