Critique | BD

La BD de la semaine: La Ville, quand la colère sociale monte en noir et blanc et sans un mot

Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

Avec La Ville, Nicolas Presl met à profit les contraintes formelles pour livrer une BD brute et puissante, chargée de colère sociale.

La Ville

De Nicolas Presl. Editions Atrabile, 312 pages.

La cote de Focus: 4,5/5

Dans un club en bord de mer, qu’on devinera bientôt en lisière d’une ville futuriste, grouillante et misérable en son centre, mais réservée aux ultrariches dans sa périphérie, un premier cadavre décharné vient gâcher la fête. Un zombie, cette fois plus mort que vivant, mais qui ne sera que le premier d’une très longue série: les zombies débarquent des bateaux, envahissent La Ville et brisent son fragile et inégal équilibre…

Le tout en 312 pages muettes, en noir et blanc, qui évoquent tour à tour Picasso, George Romero, Jason (autre auteur phare et conceptuel du catalogue d’Atrabile, décidément remarquable), la montée des eaux ou le sort des migrants, mais aussi et surtout toute l’œuvre de Nicolas Presl lui-même (et en particulier La Jungle, sortie il y a trois ans). Une œuvre remplie depuis longtemps de colère sociale et de contraintes narratives et formelles, toutes à leur apogée ici. Du grand 9e art, brut et dur, pavé d’images puissantes.

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