Critique | BD

La BD de la semaine: Après son frère, JeanLouis Tripp passe à son père

JeanLouis Tripp poursuit dans une veine autobiographie avec sa BD Un père.
Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

JeanLouis Tripp se souvient de son père, prof et militant communiste, dans une nouvelle BD autobiographique: Un père.

Un père

De JeanLouis Tripp. Editions Casterman, 360 pages.

La cote de Focus: 4/5

JeanLouis Tripp, né Jean-Louis Tripier en 1958, avait déjà raconté sa vie sexuelle dans Extases, la mort de son petit frère dans Le Petit Frère, voilà qu’il revient aujourd’hui sur son père. «Un père qui naviguait un peu aisément entre Freinet et Staline», «de cette génération d’hommes qui gardaient pour eux leurs blessures profondes et leurs espoirs perdus». Un prof, un militant communiste, un mari, et donc un père, dont JeanLouis Tripp tente de faire le tour pour mieux se comprendre lui-même et autopsier ses souvenirs, «les vrais, les arrangés et ceux qu’on se fabrique…


Ceux qu’on avait oubliés, qui parfois nous reviennent, et ceux disparus à jamais»… Ce livre-là, on avoue, on ne voulait pas l’aimer. Parce que pour être franc, on sature un peu des autobiographies en BD et de ces innombrables livres au nombrilisme exacerbé, à la mesure des réseaux sociaux. Une déferlante d’introspection et d’égotisme qui nous écœure un peu. Sauf que Tripp est un extraordinaire exhausteur de goûts. Son dessin est magnifique, son récit se fait aussi intime qu’universel, et sa psychanalyse en planches se révèle bouleversante –on en sort la gorge serrée. Le seul, sans doute, avec Riad Sattouf, à réellement faire œuvre en BD de sa propre existence.

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