Critique | BD

Hypericon, la vie de couple vue à travers la vision égyptienne du temps

3,5 / 5
© National

Manuele Fior, Dargaud

Hypericon

144 pages

3,5 / 5
Colin Bouchat Journaliste BD

Dans son roman graphique Hypericon, Manuele Fior décortique une relation amoureuse en lui appliquant la vision du temps de l’Égypte antique.

Les anciens Égyptiens imaginaient le futur derrière eux, là où il ne peut être vu, parce qu’inconnu. À l’inverse, le passé étant connu car déjà vécu, est placé devant eux et donc toujours visible. Le temps qui était une répétition cyclique du passé complétait progressivement leur vision ancienne et primitive d’un monde immuable.” C’est en gros ce que Teresa, jeune égyptologue participant au montage d’une exposition sur Toutankhamon à Berlin et héroïne de Hypericon, explique à Ruben, son petit copain. Par cette réflexion, elle lance une perche au garçon quant au devenir de leur relation. Elle, plutôt organisée, a été charmée par le côté anarcho-bohème de Ruben mais quand elle s’est rendu compte qu’il était toujours dépendant de l’argent de son père, le soufflé est quelque peu retombé.

Du désert égyptien à Berlin

Manuele Fior, Italien ayant vécu à Berlin comme ses deux héros, aime analyser les relations amoureuses. Profitant du centenaire de la découverte du tombeau du jeune pharaon, c’est au travers de la vision égyptienne du temps que l’auteur nous invite à nous interroger, de manière très juste et avec une pointe d’humour, sur la vie de couple. Qu’il soit en noir et blanc ou en couleurs directes, son dessin est toujours aussi somptueux. Il limite dans Hypericon sa palette aux jaunes et ocre, alternant les scènes de désert égyptien et les ambiances automnales berlinoises. Superbe!

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