Julie Birmant et Clément Oubrerie, éditions Dargaud
Dalì - T. 1: Avant Gala
88 pages
Le duo Birmant-Oubrerie s’est fait le spécialiste des biographies d’artistes du XXe siècle avec plus ou moins de succès. Débutée avec l’excellent Pablo, leur série s’est quelque peu perdue avec le plus faible Isadora, qui dressait le portrait de la célèbre chorégraphe Isadora Duncan. Les voici de retour, au meilleur de leur forme, pour s’attaquer à un monstre de la peinture surréaliste. Les auteurs n’aiment rien moins que d’évoquer leur sujet masculin à travers le prisme des femmes. C’était le cas pour les maîtresses de Picasso, c’est un peu plus complexe pour Dalí. Prenant l’apparence d’un chat aux jolies moustaches, le peintre tente de séduire la belle Gala qui, avant de devenir sa muse éternelle, était la femme du poète Paul Éluard. Ce premier tome évoque l’adolescence du jeune homme, peu adapté à la vie scolaire. À la mort de sa mère, son père, ne sachant quoi faire de son fils déjà haut perché, cède à ses envies de peinture et l’inscrit aux Beaux-Arts de Madrid. Il y rencontre entre autres un certain Federico García Lorca ainsi que Luis Buñuel, qui vont s’employer tous deux à déniaiser le jeune provincial. La suite de son éducation se fera à Paris, “Sodome en pire” dixit son père, qui le laisse pourtant partir. Ce bien nommé premier tome se clôt juste avant la rencontre avec la belle Russe. Clément Oubrerie est un dessinateur curieux. Outre l’excellente série Aya, il n’est jamais autant inspiré qu’avec les peintres. Le dessin est maîtrisé et a retrouvé toute sa clarté. Les couleurs directes sont superbes, à la fois douces et enlevées. Le scénario de Julie Birmant est truffé d’anecdotes et de détails qui, loin d’alourdir le récit, brossent un portrait très vivant du jeune Salvador et de ses acolytes, en quête de badauds à hypnotiser ou d’aisselles épilées de femmes…
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