Plutôt ciné avec le Raging Summer? Ou plutôt musique avec La Carrière? Voici 4 festivals et une expo qui sortent des sentiers battus à voir cet été.
1. En V(r)ille
Les 21 et 22 juin. Place communale, La Louvière.
Depuis 2018, La Louvière proposait un festival de spectacles de rue gratuits pour tous en septembre, dans l’historique parc Gilson. Cette année, changement de lieu et de temps! En V(r)ille marque désormais la fin de la saison théâtrale de Central en se déployant deux jours sur la place communale, fin juin. Le public y découvrira gratuitement spectacles et animations: En attendant le grand soir, création circassienne au final en grand bal collectif, le Carrousel Shuriken qui allie bonheur des enfants et participation active des parents, le Beatboxmaton pour faire des sons comme on fait des photos, le décalé 6e tournoi international de Chaises musicales, le safari urbain audioguidé de The Visit, l’acrobatique et poétique Bran-le-bas de combat, le participatif 1e KM ou la burlesque Professeure Postérieur. En piste!
I.P.
2. Paradise City
Du 27 au 29 juin. A Perk (Steenokkerzeel).
Pour les amateurs de musiques électroniques, le Paradise City n’est plus vraiment une découverte. L’événement fête même cette année sa dixième édition. Un cap pour un festival qui a pris au fil des années toujours plus d’ampleur, sans cependant perdre de vue ses fondamentaux. Comme sa volonté, affichée dès le départ, de diminuer au maximum son impact sur l’environnement. Cette année, toujours planté autour des douves du château de Ribaucourt, le Paradise devrait même pouvoir fonctionner entièrement à l’énergie renouvelable –notamment grâce aux 234 panneaux solaires déployés. Sans sacrifier pour autant une affiche qui a de nouveau fière allure, avec par exemple des icônes techno comme Jeff Mills ou Laurent Garnier, mais aussi Ron Trent, The Blessed Madonna & HAAi, Theo Parrish, Orbital, etc.
L.H.
3. Raging Summer
Du 2 juillet au 24 août. Au Kinograph @Cineflagey, à Ixelles.
Pour la troisième année, le Kinograph a pensé une sélection de films de patrimoine comme de films inédits. Parmi ceux-ci, le très beau Kouté Vwa de Maxime Jean-Baptiste, qui viendra présenter le film le 16 juillet, ou encore Ma vie ma gueule, de la regrettée Sophie Fillières, avec Agnès Jaoui. Les Raging Summer, c’est aussi une poignée de films cultes dont certains en 35mm grâce à la Cinematek, des films d’aventure (The Beach, Tigre & Dragon), des films Actors Studio (Taxi Driver), des films romantiques (la trilogie des Before, Midnight, Sunrise et Sunset), ou une autre trilogie, les Pusher du Danois Nicolas Winding Refn, avec le toujours impeccable Mads Mikkelsen, et restauré en 4K. Au mois d’août, Wim Wenders fêtera ses 80 ans, l’occasion de revoir trois titres incontournables du cinéaste allemand, Paris, Texas, Les Ailes du désir et Si loin, si proche.Enfin, Raging Summer sort les guitares avec des documentaires musicaux à ne pas rater, Becoming Led Zeppelin de Bernard MacMahon qui explore les origines du groupe, et Madonna: Truth or Dare (aka In Bed with Madonna) d’Alek Keshishian, qui revient en 1991 sur le Blond Ambition World Tour de la sulfureuse icône dont l’audace défie le temps.
A.E.
4. La Carrière
Les 22 et 23 août. A Bioul (Namur).
Les grands festivals mastodontes, c’est (parfois/souvent) bien. Au-delà des éventuelles épiphanies artistiques, difficile d’échapper cependant totalement au sentiment de se retrouver embarqué dans un grand barnum commercial. Avec La Carrière Festival, rien de tout ça. Du côté de Bioul, pas loin de Namur, le rendez-vous fait dans l’artisanat et le DIY. A mi-chemin entre le Micro liégeois (du 1er au 3 août) et le Ptit Faystival (qui passe son tour cette année), il joue la carte d’une musique indie, capable de parler au-delà de sa niche de prédilection. Au milieu de bois sont ainsi notamment conviés les fantastiques Gallois de The Bug Club, la Japonaise électro-fusion Shoko Igarashi, River Into Lake et sa pop classieuse ou encore les Catalanes de Mourn et leur power punk jouissif.
L.H.
5. Art Lab Brussels
Jusqu’au 31 décembre. 375 avenue Louise, à Bruxelles.
Au troisième étage d’un immeuble fraîchement rénové, un nouveau lieu en mouvement ouvre ses portes: Art Lab Brussels. Ni galerie, ni musée, cet espace de 400 m² entend faire souffler un vent libre sur la création actuelle. La trame? Un laboratoire gratuit, évolutif, ouvert à tous, où l’on pourra assister à des performances, des concerts, des ateliers et découvrir des œuvres hybrides créées in situ. Le projet est porté par David Mileikowsky et Karine Ysebrant, mais c’est surtout la direction artistique confiée à Ann Veronica Janssens qui lui donne son aura: grande figure belge de l’art contemporain, exposée de Paris à Venise, elle y injecte une sérieuse dose de crédibilité. Des artistes invités se succèderont au fil des mois, chacun réinventant le lieu à sa manière. Le premier, David Mileikowsky, y présente La Forza del Destino, une série de pièces puissamment narratives, où le tragique et l’intime se mêlent. A travers cette installation, il évoque les pertes, les blessures et les renaissances, en fragments visuels proches du poème. Ensuite? L’affiche promet le Britannique Douglas Eynon, installé à Bruxelles, dont on a déjà pu découvrir chez Rodolphe Janssens le goût prononcé pour les paysages oniriques et un surréalisme distordu, peuplé de figures ambiguës. Puis à partir du 23 octobre, des artistes encore tenus secrets viendront prolonger cette expérience mouvante.
M.V.