La réalité virtuelle pour combattre ses peurs

L'expérience de réalité virtuelle au Futurist Games Brussels © Monica Baur

Le centre de réalité virtuelle Futurist Games Brussels offre un panel d’activités diverses pour jouer, apprendre et aussi se dépasser. On en a fait l’expérience.

Nous sommes au sommet d’un immeuble de Manhattan. À nos pieds, une poutre métallique sur laquelle il va falloir s’aventurer. La chute nous guette à tout moment… Pourtant, casque de réalité virtuelle vissé sur la tête, casque audio aux oreilles, des manettes aux mains, fixées à chaque poignet (un lâcher de manette est si vite arrivé), on ne risque rien.

La poutre de Top Floor
La poutre de Top Floor© Monica Baur

Là, on s’essaye à Top Floor dans une zone de jeu carrée, où des capteurs sont installés et nous informent des limites de notre espace d’environ 9 m². La visière du casque nous plonge dans un monde virtuel et les manettes figurent nos mains. La vision à 360° dupe aisément notre cerveau. Masy Adjoua, gérant du centre de réalité virtuelle (VR) Futurist Games Brussels, qui nous accompagne tout du long, avoue qu’il n’a lui-même pas osé mettre un pied sur la poutre. « Il m’a fallu cinq minutes pour comprendre que c’était du virtuel« , confie quant à lui Florian, qui assiste les joueurs dans leurs premiers pas dans l’univers virtuel. Certains s’adaptent directement mais d’autres ont très peur et ressentent un blocage. Totalement notre cas au bord du vide. Mais on progresse petit à petit. Malgré la conscience d’un sol réconfortant autour de nous, notre cerveau se laisse abuser par le monde virtuel. La sensation de vertige est bien présente. Cependant, nous arrivons au bout de la poutre et là, on nous propose de sauter. Coup d’oeil hésitant en bas. Le « vrai faux » vide nous paralyse. On finit quand même par se lancer: la vue défile verticalement de façon brusque et le noeud déjà présent dans notre ventre se resserre de plusieurs crans. Mais ouf, on est toujours vivante!

Une catharsis virtuelle

« On peut tout à fait combattre nos peurs grâce à la réalité virtuelle« , sourit Florian. Au Futurist Games Brussels, les accompagnateurs restent toutefois à l’écoute des joueurs qui peuvent à tout moment changer de jeu s’ils refusent les sensations ou s’ils désirent tout simplement tester une autre activité. Mais il arrive que la réalité virtuelle soit l’occasion de se dépasser soi-même. Une jeune fille a ainsi marqué Masy Adjoua dans l’activité qui permet de visiter les fonds marins: « à un moment, un banc de méduses passe tout près d’elle et on lui demande si ça va, si elle voulait poursuivre, et malgré son appréhension, elle a continué. » Un autre participant embarqué dans Thales Zero Gravity, emmenant le joueur dans l’espace, n’a quant à lui pas osé sortir du vaisseau spatial. Masy Adjoua reconnaît aussi qu’il n’a pas pu rester longtemps dans l’escape room en solo qui se déroule dans un espace clos et exigu. Vertige, claustrophobie, la VR permet de confronter les joueurs à leurs blocages et peut les aider à les dépasser. L’utilisation de la réalité virtuelle dans ce but est déjà exploitée ailleurs: « d’autres maisons de production proposent des activités pédagogiques pour des pompiers, dans des bâtiments en feu, pour voir si les personnes ont de bons réflexes« , rapporte le gérant.

La VR pédagogique

D’autres activités sont proposées dans ce centre de réalité virtuelle. On avait déjà testé la Virtual Room, qui propose une immersion VR collaborative. Ici, on a la possibilité de découvrir la réalité virtuelle sous différents aspects, en solo ou en multi-joueurs (maximum 4 personnes), à travers des jeux mais également des activités culturelles et pédagogiques. Florian précise bien qu’il ne s’agit pas d’une salle d’arcade. Pas besoin alors d’être un gamer averti? « Pas du tout« , répond-il, « à la base, je suis pas un gamer. Ce qui m’a séduit, c’est l’aspect nouvelles technologies. (…) Et ma mère a essayé le jeu de tir, elle a adoré alors qu’elle ne sait même pas envoyer un texto! »

La diversité définit bien le concept de Futurist Games Brussels: jeu de tir avec Woeful Woebots, parcours dans la jungle avec Indy Run (où il s’agit de récupérer des pièces et d’éviter des obstacles), ou encore excursion dans l’espace avec Thales Zero Gravity. On peut également vivre la traversée de la Méditerranée dans la peau d’un migrant dans Quand je suis parti, une activité plus pédagogique inspirée de l’expérience d’Eyad, un migrant syrien. Le réalisateur mexicain Inarritu avait créé un dispositif semblable pour le Festival de Cannes.

Un moment de partage

Certaines activités nous ont paru lentes, avec un temps de prise en main qui peut ennuyer. Les activités culturelles et pédagogiques comme l’immersion dans l’espace ou le voyage du migrant ne plairont sans doute pas aux amateurs d’action. Dans ce cas, on peut diriger son choix vers des jeux en coopération. Le centre Futurist Games Brussels est accessible aussi bien aux enfants qu’aux adultes. C’est peut-être l’occasion d’une sortie en famille: les parents qui viennent avec leurs enfants se montrent souvent perplexes, mais finissent par se prendre au jeu. Florian se rappelle un père venu avec ses enfants. « Au début, il ne voulait pas jouer« , raconte-t-il. « On a alors proposé un jeu simple: défendre un château en tirant à l’arc. Au final, il était à fond avec ses enfants, ils ont partagé un super moment« .

Futurist Games Brussels propose un catalogue varié dans lequel on pourra piocher après une petite discussion pour cerner nos goûts. Première découverte de la réalité virtuelle, recherche de sensations ou d’une expérience de partage: on a le choix. Et même si on reste dans son petit carré de jeu, on en sort avec l’impression de s’être dépensé comme après un bon jogging…

Futurist Games Brussels
Futurist Games Brussels© Monica Baur

Futurist Games Brussels, 16 boulevard de l’Empereur, 1000 Bruxelles. www.futuristgames.be

Monica Baur

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