[Critique ciné] Lumière! L’aventure commence, un bijou

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

DOCUMENTAIRE | Captivant de bout en bout, un documentaire aussi éclairant que drôle, à l’instar du commentaire passionné de Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes.

[Critique ciné] Lumière! L'aventure commence, un bijou

En 1895, les frères Auguste et Louis Lumière inventent le cinématographe, tournant dans la foulée des films qui écriront l’Histoire. Il y en aura pas moins de 1422, de 50 secondes, pendant les dix années à suivre, certains fort connus comme La Sortie de l’usine Lumière à Lyon, L’Arroseur arrosé ou Arrivée d’un train en gare à La Ciotat; d’autres, les plus nombreux, beaucoup moins. Composé et commenté par Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes mais aussi directeur de l’Institut Lumière, Lumière! L’aventure commence compile 108 de ces petites bandes, impeccablement restaurées pour la cause et articulées en une dizaine de chapitres successifs, sur une musique de Camille Saint-Saëns.

Le montage est tout simplement euphorisant: c’est un art, en effet, qui s’invente sous le regard émerveillé du spectateur, et avec lui son langage -travellings, gros plan, remake… C’est aussi une époque qui se donne à voir et un regard sur le monde qui s’exprime, et cela aussi bien à travers les scènes de la vie quotidienne (dont certaines préfigurent des home movies) que les films rapportés des quatre coins de France et de la planète par Lumière et ses opérateurs, en une perspective courant de l’Indochine, en quelque témoignage sur le colonialisme, à Chicago, dont le défilé de policiers uniformément moustachus (à trois exceptions près) n’aurait pas déparé dans Tintin en Amérique. Captivant de bout en bout, l’ensemble se révèle aussi éclairant que drôle, à l’instar d’ailleurs du commentaire passionné de Thierry Frémaux qui accompagne le tout avec ce qu’il faut de didactisme et d’érudition, mais encore d’humour. Non sans, au passage, faire le lien entre Lumière et un James Cameron ou un Steven Spielberg, manière d’inscrire son propos dans une Histoire toujours en cours. Et de souligner que le dernier des inventeurs fut aussi le premier des cinéastes. Un bijou.

De Thierry Frémaux. Avec Auguste et Louis Lumière. 1h30. Sortie: 25/10. ****

>> Lire également notre interview de Thierry Frémaux.

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