[Critique ciné] By the Sea, Angelina Jolie filme à fleur de peau

DRAME | Pour sa troisième réalisation, Angelina Jolie choisit le mode de la chronique intimiste, amoureuse.

Ils sont artistes, elle danseuse (à la retraite) et lui écrivain. Les années 70 les amènent à voyager en France. Séduits par une maison avec vue sur la mer, ils s’y posent et nouent quelques relations avec le voisinage. Certaines de ces rencontres auront un effet sur le couple, qui aurait plutôt tendance à mal ressentir la routine d’une vie commune délaissée par la passion… Pour sa troisième réalisation après les assez durs et violents In the Land of Milk and Honey et Unbroken, Angelina Jolie choisit le mode de la chronique intimiste, amoureuse. Elle interprète elle-même le personnage de Vanessa, confiant celui de Roland à son partenaire de vie Brad Pitt.

By the Sea n’est pas pour autant un de ces « vanity projects » engendrés chez certaines stars par un goût de l’ostentation généralement accompagné de futilité. Le film explore avec une évidente sincérité les failles que peut révéler la surface des choses, de la vie, des relations de couple et du rapport à soi-même, quand viennent l’éclairer quelque découverte, quelque désir neuf pouvant prendre la forme d’une jeunesse tentante. Jolie filme à fleur de peau, dévoile généreusement la sienne et celle de ses autres interprètes (dont Mélanie Laurent et Melvil Poupaud). Mais la mélancolie domine tout érotisme dans un By the Sea manquant malheureusement d’à peu près toute profondeur, et ne créant que par instants le sentiment d’empathie que son sujet appelle pourtant d’évidence. La réalisatrice progresse en maîtrise, sans aller au fond d’un propos dont la surface, paradoxalement, reste l’atout numéro un…