Critique

Yakuza: Dead Souls, âmes en peine

ACTION | Après avoir glissé des yakuzas dans une histoire de robots, Sega pète un câble et jette des morceaux de zombies sur sa saga mafieuse fétiche.

YAKUZA: DEAD SOULS, JEU D’ACTION ÉDITÉ PAR SEGA ET DÉVELOPPÉ PAR YAKUZA STUDIO, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PLAYSTATION 3. ***

Tokyo a beau détenir le taux de criminalité le plus bas du monde pour une mégapole, elle n’en abrite pas moins des quartiers peu fréquentables. Red light district clignotant de princesses bling bling et de love hotels Disneyland, le Kabukicho en fait partie. Pour ajouter un cran de pression à l’ambiance borderline des lieux, Sega jette des zombies aux bras des yakuzas qui s’y terrent sur fond de rapt d’enfant. Un pitch improbable qui aurait pu être pondu par Noboru Iguchi, pape de l’horreur bis nipponne à qui l’on doit entre autres Robo Geisha et le délirant Dead Sushi.

Malgré ce scénario à dormir debout et des hommages grindhouse notamment dédiés à Cherry, la strip-teaseuse de Planet Terror, Toshihiro Nagoshi n’ose la carte de l’autodérision que dans certaines missions secondaires. Et recycle surtout vite fait sa série presque culte des Yakuza. Photoréaliste et peuplé d’une foule dense, le Kabukicho (ici nommé Kamurochô pour des raisons de bienséance) sert de prétexte à un third person shooter classique à huis clos.

Le survival horror traversé de bugs mineurs mais éreintants mâchouille de fait un peu paresseusement trois influences principales. Sans surprise, le côté aventure de Dead Souls pioche dans Grand Theft Auto -ou Shenmue selon les points de vue. Des kilomètres d’activités annexes entre billard, pêche, bowling, golf, filles et autres fléchettes tapissent donc le jeu à la trame principale dirigiste.

Influences mortelles

De son côté, Dead Rising est appelé à la rescousse pour hacher du mort-vivant à l’aide d’objets contondants hétéroclites et cassables. Mais pas vraiment emballants. L’obligation de parfois se frayer un chemin sans pouvoir abattre tous les zombies d’une zone évoque également le titre de Capcom. Enfin, la gestion de l’équipement et la prise en mains délicate des protagonistes pioche un peu dans Resident Evil. Mieux vaut en effet laisser la caméra immobile en plan fixe sous peine d’angles de vue mal gérés.

En plus de la pseudo visée automatique qui demande de se trouver plus ou moins face à l’ennemi, la visée manuelle tire plus loin et se montre capable de headshots. Une très bonne idée malheureusement infecte à prendre en mains, vu que le viseur non reprogrammable se déplace avec le stick gauche plutôt que le droit (comme dans un FPS standard).

Au final, ce triple ADN assez convaincant sur papier n’accouche pas d’une personnalité ludique extraordinaire. Entre les différentes techniques évolutives des quatre héros (on pense aux ralentis pompiers de la balle du Heat Snipe) et les ordres stratégiques aussi inintéressants que dans Binary Domain, l’ennui guette. Mais le rythme, aidé d’armes efficaces à munitions infinies et de combos flatteurs, se montre vite entêtant. Autant qu’un manic shooter dans un blazer à peau de serpent.

Michi-Hiro Tamaï

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