Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

14.10 BE SÉRIES SÉRIE

UNE SÉRIE SHOWTIME AVEC MARY-LOUISE PARKER, JUSTIN KIRK, ROMANY MALCO.

Ce ne sont pas toujours les meilleur(e)s qui sont les plus faciles à chroniquer. Parce que les doigts brûlent d’impatience sur le clavier. Comment décrire le plaisir que procure Weeds en si peu d’espace? En diffusant en intégralité l’opus n°3 de ce bijou signé Jenji Kohan, Juive américaine au look de nerd à bonnet bigarré, Be Séries paraphrase en pensée Anémone/Thérèse du Père Noël: Weeds,  » c’est fin, c’est très fin, ça se mange sans fin ». Variante: ça se fume sans fin.

Plus longue que les deux saisons précédentes, la troisième partie des pérégrinations de la famille Botwin ne trahit à aucun moment leur héritage. Pas le temps d’ailleurs: les dernières secondes de la saison 2 laissaient Nancy « Mère courage » Botwin aux prises avec les semi-automatiques d’une volée black et arménienne de trafiquants. Masquez cette ligne si vous voulez garder le suspense: Nancy s’en sort sans casse. Mais collée aux basques de U-Turn, caïd qui voudra rapidement en faire son lieutenant…

SÉRIE DE GAUCHE

En août 2005, la chaîne américaine Showtime, coupable par la suite des excellentes Dexter et Californication, lançait une série croquant les déboires d’une jeune veuve décidée à subvenir aux besoins familiaux en vendant de la marijuana. Saisissante de vérité et de folie contenue, Mary-Louise Parker décrochera d’ailleurs rapidement un Golden Globe pour sa composition. Un prix que l’ensemble du casting, des hilarants Justin Kirk (Andy) et Kevin Nealon (Doug) à l’impeccable Romany Malco (Conrad), raflerait volontiers dans la catégorie comédie satirique qui rend plus intelligent. De quoi remercier l’Oncle Sam d’avoir assez de coffre pour livrer, aux côtés du pire, la crème de la fiction internationale.

Sam, justement, a la peau rougie de piques incisives: virulente critique d’une certaine Amérique – que la chanson-générique Little Boxes résume à merveille – Weeds tourne et retourne les clichés liés aux « suburbs », façon « Desperate Housedealeuse ». Dans son ouvrage intitulé Rêves de droite, l’essayiste Mona Chollet qualifiait la formidable Six feet under d’unique « série de gauche »: c’était sans compter les voitures hybrides de Weeds ou ses tee-shirts « Chris saves us ». Planant.

Guy Verstraeten

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