Trafic d’innocence
La présence de bons acteurs n’y fait rien: cette mini-série censée dénoncer la traite des êtres humains n’est qu’une succession assez putassière de clichés.
UNE SÉRIE LIFETIME TELEVISION, CRÉÉE PAR CHRISTIAN DUGUAY. AVEC MIRA SORVINO, DONALD SUTHERLAND, ROBERT CARLYLE. *
Dès ce mardi 12 mars à 20h05 sur La Une.
Sur papier, y’a moyen: une grande fresque sur l’un des fléaux de l’époque -la traite des êtres humains-, de gros moyens, Mira Sorvina et Donald Sutherland au générique, quelques nominations à des récompenses prestigieuses… Sur écran, en revanche, c’est tout de suite beaucoup moins reluisant.
Pitchons: de Prague à Manille en passant par Kiev, un réseau de dépôt-vente de femmes et de jeunes filles étend ses tentacules, profitant de la pauvreté locale et de la crédulité de leurs victimes. Il y a cette adolescente ukrainienne qui croit qu’elle peut devenir mannequin à New-York, il y a cette fillette américaine enlevée sur un marché philippin, cette femme tchèque qui s’amourache d’un membre de l’organisation sans se douter qu’elle n’est qu’une conquête de plus qu’il compte poster sur le trottoir… La police, incarnée par Mira Sorvino et Donald Sutherland, enquête à ce sujet après avoir découvert les corps sans vie de trois filles de l’est à New York. Mais le réseau est puissant et les langues ne se délient pas facilement.
A force de faire dans le sensationnalisme à l’américaine, ce qui aurait pu constituer une fiction poignante sur un sujet tragique devient plutôt un spectacle gênant, putassier, ratissant large dans la pornographie misérabiliste. Recyclant cliché sur cliché, ne se préoccupant pas le moins du monde de la vraisemblance des situations exposées, Trafic d’innocence n’est pas loin de réhabiliter des légendes urbaines (comme la fameuse « rumeur d’Orléans »), et s’impose plutôt comme un trafic de navets.
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