Stromae Forever
Quelle apparition que ce visage de Stromae mis en scène et en page par le couple d’artistes français Pierre et Gilles !
Comme à chaque fois, Pierre photographie. Le choix de la pose, la distance du modèle et la lumière entraînent déjà le portrait vers des mondes aux parfums d’icônes. On y devine l’allusion à certaines formes de représentations utilisées dans l’histoire de la peinture religieuse occidentale ou dans les pages glacées des magazines people. Intervient ensuite Gilles, le peintre. Et avec lui, l’apport fleuri des images pieuses mais aussi, de par le choix des harmonies chromatiques, l’allusion au cinéma de Bollywood et autres sucreries indiennes. On pourrait craindre que, par ce mixage de références aussi éloignées les unes des autres, l’oeuvre ne vire dans le kitsch le plus gratuit. Or, il faut avouer que les créations de Pierre et Gilles s’imposent au regard. Mieux peut-être, le sujet ainsi quelque peu divinisé, loin d’être ridiculisé, rejoint la catégorie des héros. En un mot, il se fait icône. A l’intérieur du cadre peint en millefiori, le chanteur fixe l’objectif, une larme coule le long de sa joue. Dans ses mains il porte une couronne…. De quelle perte nous parle-t-on ? De quelle émotion au coeur de ces roses fruités ? Au demeurant, d’autres pièces de ces mêmes artistes présentes dans cette superbe exposition évoquent à leur tour des super-héros : De Goldorak au Surfeur d’argent en passant par…Marie-Madeleine et la Sainte-Vierge. Sous le titre « Icônes » plusieurs collectionneurs ont imaginé cet ensemble qui entremêle images religieuses traditionnelles issus du monde occidental ou oriental et créations actuelles (Erwin Wurm, Delvoye, Carlos Aires, Bernadet et tant d’autres).
Bruxelles, La Maison particulière.49, rue du Châtelain. Jusqu’a
u 5 juillet.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici