© National
© National

Simon Hureau s’est fait le chroniqueur de nombreux voyages effectués en Asie, en Afrique… ou dans son jardin. Son intérêt s’est toujours porté sur les chemins de traverse. Aujourd’hui, il rapporte le récit du Marseillais Max Audibert qui, au milieu des années 80, est parti vivre dans le Grand Nord. À peine sorti de l’adolescence, le jeune homme a débarqué à Tiniteqilaaq, petit village du Groenland, avec les seuls mots de tunumiusut (langue de l’est du pays) qu’il avait appris: “ Je veux vivre comme un chasseur!” Vierge de toute connaissance, il dut apprendre la langue et l’humilité. Ensuite est venu l’apprentissage de la chasse, de la conduite d’un traîneau avec les chiens, de la survie au blizzard, à la neige et à la glace… Sermilik, du nom du plus grand fjord du sud-est du Groenland, fait également le récit d’un homme qui, par son statut d’étranger, a pu observer la communauté qui l’a accueilli et se rendre compte du délitement progressif de celle-ci. Certes, la vie est rude dans cette nature particulièrement inhospitalière. Si les habitants y vivent libres en autarcie, les jeunes générations, en proie à l’isolement, sont de plus en plus attirées par les sirènes de la modernité. En devenant instituteur dans la communauté, Max a cherché à perpétuer la tradition et à transmettre les enseignements des anciens. En se basant sur la pédagogie active, il a fait construire par ses élèves des traîneaux et canoës taille enfant en peau et leur a également enseigné l’art de découper un phoque fraîchement chassé. Fidèle à ses convictions, Simon Hureau est parti à la rencontre de Max et a partagé sa vie, le temps de s’imprégner des décors grandioses et de dessiner la faune -moins la flore, inexistante-, qu’il restitue parfaitement, en véritable documentaliste dans cette très intéressante biographie.

© National

De Simon Hureau, édition Dargaud, 208 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Expertise Partenaire