ReCore sauvera-t-il la Xbox One du naufrage?
Chapeauté par un des pères de Megaman, ReCore tente de sauver la Xbox One du naufrage. Un shooter oldschool attachant, à défaut d’être marquant.
Des soldats US en pleurs face aux restes calcinés de leur robot démineur. Des réseaux sociaux indignés lorsqu’Atlas, l’androïde d’Alphabet, se prend des coups de pieds. Les robots empruntant des formes humaines ou animales génèrent une étonnante empathie chez l’homme. S’il n’est fait que de pixels, Mack, le chien mécanique accompagnant les premiers pas du gamer sur ReCore, suscite la même réaction. Le jeu post-apocalyptique de Keiji Inafune (Megaman, Dead Rising) et des ex-créateurs de Metroid Prime aimerait lui aussi se faire adopter pour devenir le meilleur ami du joueur. Et peut-être s’imposer comme le titre exclusif d’une Xbox One à bout de souffle.
Après avoir dépouillé le hardware et les jeux de la défunte Dreamcast de Sega pour nourrir sa première Xbox, Microsoft ferait-il de même avec Nintendo? L’image est largement exagérée. Manette en main, impossible toutefois de ne pas repenser aux excellents épisodes des Metroid Prime sur GameCube et Wii. De la structure des grottes (ces cristaux fluos!) aux nombreuses phases plateformes plutôt douées, on recule quatorze ans en arrière.
Armature, le studio derrière ReCore, ne se réfugie habituellement pas dans le passé. Mais il accomplit sans peine des grands écarts créatifs. Difficile ainsi de tracer un lien entre les bastons de super-héros d’Injustice et la cité médiévale monochrome d’Unfinished Swan. Si on craignait un copycat de Bordelands, le plus japonais des studios US imagine ici un univers SF visuellement original. Réveillée après un siècle d’hibernation sur une planète à la terraformation ratée, Joule tente d’y inverser la vapeur. Problème: les robots zoomorphiques en charge de la maintenance des lieux ont pété une durite.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Welcome to the Jungle
Un mur de puces liées entre elles par un maillage magnétique, des vers des sables composés de cubes séparables, des araignées géantes… On sulfate à tout-va sans devoir viser, grâce à un autolock évoquant -là encore- Metroid Prime. Loin d’être idiotes, les séances de tirs s’auréolent de belles subtilités. Les adversaires appartiennent ainsi à des « races » de quatre couleurs différentes plus ou moins sensibles à des modes de tir aux codes similaires. Protégés par des boucliers à détruire via une balle énergétique spéciale, les monstres peuvent être détruits classiquement, ou affaiblis pour voler leur coeur, sous forme d’orbe.
Chaque prise passe par un lancer de grappin déclenchant une sorte de séance de pêche où il faudra veiller à ne pas trop tendre la ligne, sous peine de casse. Dommage toutefois que ces sphères parfois obtenues au péril d’un game over n’aient qu’un impact limité sur les personnages qu’elles font évoluer. Coiffé de quelques autres bonnes idées comme des compagnons robots qu’on peut envoyer sur l’adversaire, ReCore n’est pas un mauvais bougre. D’autant que lesdoubles sauts et accélérations temporaires de Joule dopent ses vertigineuses phases de plateforme. Pour l’acrobatie du siècle par contre, on repassera.
ÉDITÉ PAR MICROSOFT ET DÉVELOPPÉ PAR ARMATURE STUDIO / COMCEPT, ÂGE: 16+, DISPONIBLE SUR PC ET XBOX ONE. ***(*)
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici