Poppositions: la foire alternative d’art contemporain

Alors que la 32e édition d’Art Brussels se tiendra ce weekend du 25 au 27 avril, une autre foire se prépare dans le bâtiment Vanderborght, ex-Dexia Art Center. Itinérante, alternative, critique: Poppositions propose la découverte de galeries et espaces d’arts hybrides.

Il y a ces cubes blancs standardisés, alignés, bien rangés que les foires d’art contemporain utilisent pour leurs évènements. Il y a le prix qui, inévitablement, n’autorise finalement que les plus grandes galeries à avoir leur place dans ces cases. L’usine artistique, le business des VIP, comme on les appelle. La foire de Poppositions se pose alors en alternative de cette fougue médiatique; comme la promesse d’un art accessible, entier et qui tente surtout de laisser la place à ceux qui s’élèvent en amont des projecteurs et des grands parcours financiers.

Il faut de l’audace, sans aucun doute, pour tenter l’expérience d’une foire alternative. Et encore plus pour trouver à chaque édition un nouvel endroit à investir. Cette année, Poppositions se loge dans l’ex-Dexia Art Center rue Ecuyer, dont l’histoire (ancien bâtiment de la banque Dexia ayant fait faillite durant la crise de 2011) semble faire un véritable écho au slogan de la foire.

« Que vaut un cambriolage d’une banque face à la fondation d’une banque? » soulevait Bertolt Brecht. Le slogan de Poppositions lance alors une pierre dans la marre du cynisme ambiant que peut connaitre le milieu. Charles Saatchi, le célèbre collectionneur, l’affirmera d’ailleurs lui-même en 2011: « art fairs are not fair to art ». Liv Vaisberg qui a rassemblé Edouard Meier, Pieter Vermeulen et Ibrahim Öztas, choisit alors l’itinérance et l’autogestion, comme un appel critique et réflexif autour du monde de l’art contemporain.

Cette année, l’espace du bâtiment Vanderborght offre deux étages hauts plafonds à la foire. Mais il ne faut pas s’attendre cependant à un côté brut et industriel: le lieu a un aspect véritable lisse (un peu trop) qui se rapproche finalement des grands espaces d’expositions. Les oeuvres, quant à elles, témoignent d’une recherche d’un autre format. Le son investit l’espace tout autant que la vidéo et les matériaux jonglent d’un aspect à l’autre mettant en lumière les concepts des oeuvres.