Critique

Need for Speed: The Run, la chevauchée fantastique

JEU DE COURSE | Polo à col relevé et canette de caféine en main, NFS: The Run manque de classe. Reste un voyage étasunien riche en sensations arcades 80’s.

NEED FOR SPEED: THE RUN, ÉDITÉ PAR ELECTRONIC ARTS ET DÉVELOPPÉ PAR ELECTRONIC ARTS BLACK BOX, ÂGE 16+, DISPONIBLE SUR 3DS, PC, PLAYSTATION 3 (VERSION TESTÉE), WII ET XBOX 360. ***

Relier, à tombeau ouvert, San Francisco à New York par la route. Pas de doute, Need for Speed: The Run caresse un mythe américain. Un cliché clignotant et pétaradant aussi. Plutôt que de s’enfermer sur des circuits ou de sillonner une ville façon Driver: San Francisco, le nouvel opus de la saga vache à lait d’Electronic Arts part avaler du bitume en traversant plusieurs Etats US. Des jeux de course marquants de la fin des années 80 hantent les parages. Certaines sensations oubliées d’OutRun, Lotus Challenge et autre Chase H.Q. reviennent donc immédiatement au volant de The Run. Les décors plastiques en moins.

Effet carte postale. Les Etats-Unis déroulent ici de l’urbain (San Francisco, Las Vegas…) et du bucolique. Les paysages volontiers scéniques ménagent leurs effets, à l’image de cette gigantesque chute d’eau aperçue au loin et abritant la route que l’on va emprunter en plein parc Yosemite. Hyper cinématographique, le jeu de course déploie des angles de caméras dynamiques qui suivent la voiture et se penchent dans les virages. Effet réussi. Surtout lorsque l’on taquine des ravins. A oublier par contre, le héros principal et son histoire de course aux 25 millions de dollars. Un gant de toilette aurait aussi bien fait l’affaire.

Passé sa B.O. boursouflée qui n’hésite pas à dramatiser à coups de générique façon Koh Lanta/Pirates des Caraïbes, Need for Speed: The Run s’enfile tout de même comme un plaisir coupable. Très arcade, le titre tolère les collisions à 200 km/h à l’arrière d’un camion. Et ralentit à peine lors d’un choc latéral contre une barrière de sécurité. La fluidité et les sensations en sortent gagnantes, notamment lorsqu’on trouve un raccourci ou que l’on croise de justesse des voitures en sens inverse, avec effet Doppler du klaxon à la clef. En cas de frontal ou de sortie de route, retour (un nombre limité de fois) quelques centaines de mètres avant le crash fatal.

Thelma et Louise

Malgré des grosses cylindrées aux performances ne faiblissant jamais même après des chocs en série, NFS: The Run ne simplifie heureusement pas la tâche du joueur. US oblige, les tracés comportent beaucoup de lignes droites ponctuées de virages légers. Mais on avale aussi des séries de lacets trompe-la-mort (en altitude) dans lesquels il est vital de maîtriser le frein à main. Le tout avec des passages corsés, en fin d’étape. Posant une difficulté bien dosée, le soft empêche en outre les coupes abusives de certains virages.

Hyper classiques, les défis demandent souvent d’atteindre des check points à temps (façon Cruis’n USA) ou de dépasser un nombre donné de concurrents. Parfois les 2. Pour relever la sauce, certains pièges montés sur ressorts éclatent çà et là. La police tend ainsi des barrages et joue aux trouble-fête musclés en pleine course tandis que la nature jette des plaques de verglas, tempêtes de sable et autres avalanches rappelant le récent MotorStorm: Apocalypse. Pour y échapper et dépasser les adversaires, l’emploi du boost temporaire (et rechargeable) est donc obligatoire. Un outil qu’Electronic Arts Black Box semble avoir oublié face au travail de Criterion (Burnout), nettement plus créatif sur la série l’année passée.

Michi-Hiro Tamaï

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