
Le street art, aussi une affaire de Belges
Quand on dit street art, on pense souvent à des noms comme Banksy, Blek le rat ou encore plus récemment JR. Mais notre pays a également ses propres artistes, parfois plus connus qu’on le pense. Sélection de quelques peintres, colleurs ou graffeurs les plus talentueux du royaume.
Psoman
Liégeois d’origine, Psoman est un artiste assez méconnu. Pourtant, il a déjà réalisé des fresques jusqu’au bout du monde. Taiwan, Amsterdam, Helsinki, Séoul, ses travaux recouvrent les murs de nombreuses capitales. Psoman possède son propre style, donnant à des animaux une carapace aux allures de village, mais représentant aussi des êtres humains sans pupille. En Belgique, on peut l’admirer à Auderghem, à Hasselt ou encore à Liège.
Joachim
Joachim est un street artiste anversois qui a compris, dès son enfance, qu’il voulait faire de la peinture de rue. À seulement six ans, il repère les graffitis peints sur les murs de sa ville et tombe amoureux. Après avoir réussi une école d’art, il se lance avec style assez inspiré du cubisme de Picasso. C’est ainsi qu’il aime donner des tas d’yeux à ses personnages ou bien leur créer une bouche aux dents fantaisistes. Joachim a également été l’instigateur du projet « Lier Up », en 2016, visant à redonner une touche de fraîcheur à la ville de Lierre via la réalisation de fresques gigantesques sur une dizaine de murs de la ville. Début du mois, il a eu droit à sa propre exposition à Londres. En plus de ses oeuvres en plein air, Joachim vend aussi quelques-unes de ses réalisations sur son site internet.
Jaune
Vous avez peut-être déjà remarqué ces petits ouvriers communaux travaillant sur les murs de votre ville. L’artiste derrière eux, c’est Jaune, un Bruxellois, ancien ouvrier communal, qui a décidé de faire exister ces hommes en gilet fluo. « J’ai observé qu’ils [les ouvriers communaux] existent en fond de notre environnement urbain, devenant quasiment invisibles pour les personnes lambda. C’est en 2011 que j’ai décidé de les libérer de leur rôle, les plaçant symboliquement dans des scénarios absurdes et saugrenus dans et autour des rues de la ville. Ceux qui étaient censés garder le monde rangé sont devenus les messagers du chaos ! » https://www.art-of-jaune.com/
Kool KOOr
C’est un expatrié qui pourrait bien obtenir la nationalité belge. Kool KOOr vit à Bruxelles depuis maintenant vingt ans et n’a pas cessé son art pour autant. Enfant du South Bronx issu d’une famille d’artistes, il a notamment collaboré avec Jean-Michel Basquiat et Keith Haring, soit deux des noms les plus connus du genre. Kool KOOr, de son vrai nom Chuck Hargrove, a grandi en même temps que l’histoire du graffiti. A treize ans déjà, il était présent aux prémices du mouvement. Aujourd’hui, il s’est créé un nom dans le monde de l’art, créant des oeuvres recherchées et colorées. Kool KOOr s’est d’ailleurs allié à Bonom pour la réalisation d’une fresque, à découvrir au Botanique.
Thierry Jaspart
Thierry Jaspart fait partie de ces gens que l’on connaît sans n’avoir jamais entendu son nom. Il s’agit du créateur d’un célèbre logo, nommé Andalltha. Sur ce logo, un oeil, un coeur, un bec et d’autres formes, et un sens que son auteur ne veut pas dévoiler. Ce graphisme est très souvent visible dans les gares, le long des voies, sous les ponts ou bien collé sur des poteaux de signalisation. Thierry Jaspart a même fait poser des dizaines de célébrités avec son logo. Mobb Deep, Pete Doherty, Marion Cotillard, Laurent Garnier… Ils sont énormément à apparaître sur le site d’Andalltha. Le but, c’est que le logo se retrouve partout où l’être humain puisse le voir, d’où la phrase qu’il ajoute parfois en dessous, « je suis partout. » Il y a un peu plus d’un an, Thierry Jaspart a lancé un nouveau projet, nommé « audio graffiti ». Il colle non seulement des stickers lettrés avec la phrase J’existe, mais il y ajoute une enceinte audio cachée, où une voix récite « j’existe » en boucle.
Bonus – L’Atlas
Il est Français mais c’est l’un des plus talentueux du moment. Il crée des oeuvres gigantesques en France, notamment sur la place à côté du Centre George Pompidou à Paris ou sur des immeubles comme on peut le voir sur son site internet. L’Atlas est également passé par Bruxelles, et a orné un mur de son nom à l’entrée d’une galerie d’art contemporain. http://latlas-art.org/
Vous pouvez retrouver toutes ces oeuvres dans Bruxelles, et encore plus d’artistes, grâce au plan de street art mis en place par le site Parcours Street Art, parcourant toutes les réalisations de la capitale. Le site est nommé aux visit.brussels Awards dans la catégorie Public Initiative.
Guillaume Scheunders
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