Le Fils de l’épicier
Film à la fois fragile et savoureux, ce long métrage se laisse déguster comme un aliment frais du marché, celui qu’il dépeint avec tendresse.
Antoine aborde la trentaine sans avoir vraiment pris son envol dans la société. Son ordinaire est fait de petits boulots, et de fréquentes galères. Heureusement il y a Claire, sa meilleure amie, sa seule amie. Un jour, il propose à la jeune femme de lui prêter l’argent dont elle a besoin. Sauf que de l’argent, Antoine n’en a pas. Pour en obtenir, il va se résoudre à reprendre le petit commerce d’épicier ambulant que tient son père, tout juste mis sur la touche par un accident cardiaque… Une histoire toute simple, de laquelle Eric Guirado tire un bien beau parti. Le jeune réalisateur français s’était révélé avec Quand tu descendras du ciel, un premier film couvert de récompenses et qui annonçait la couleur d’un cinéma entre naturalisme et poétique du quotidien, humour et tendresse, avec un large espace ouvert aux acteurs pour s’exprimer librement. Nicolas Cazalé est le fils de l’épicier. Le comédien aperçu face à Laura Smet dans U.V. fait preuve d’une grande justesse dans un rôle où beaucoup est intériorisé. Clotilde Hesme signe une interprétation à sa mesure dans le personnage de Claire. L’actrice appréciée dans Les Chansons d’amour (de Christophe Honoré) et Les Mystères de Lisbonne (de Raul Ruiz) n’est pas pour rien dans la jolie réussite d’un film fragile mais savoureux pour peu qu’on s’abandonne à son rythme naturel et patient.
Louis Danvers
LE FILS DE L’ÉPICIER, COMÉDIE DRAMATIQUE D’ÉRIC GUIRADO. AVEC NICOLAS CAZALÉ, CLOTILDE HESME, DANIEL DUVAL. 2007. ***
Ce jeudi 1er septembre à 20h40 sur Arte.
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