Aussi puissant derrière que devant la caméra, Sean Penn signe avec « Into the Wild » une oeuvre poignante, ode à la liberté magnifiquement mise en images, et dont la bande originale signée Eddie Vedder (Pearl Jam) porte le spectateur autant que l’interprétation d’Emile Hirsch.
Une histoire vraie inspire ce film à la fois beau et terrible réalisé par Sean Penn. Une fois son diplôme universitaire obtenu, et plutôt que de débuter une carrière rémunératrice, le jeune Christopher McCandless offrit ses économies à Oxfam et abandonna sa famille pour partir à l’aventure sur la route, vers une nature sauvage où le menait une quête romantique, exaltée, exaltante mais aussi très dangereuse… Le journaliste Jon Kracauer a relaté les faits, survenus au tout début des années 90, dans un livre intense dont Penn tire un film dur, magnifique et douloureux à la fois.
Pour son quatrième long métrage après les déjà formidables The Indian Runner, The Crossing Guard et The Pledge, l’acteur devenu réalisateur de très grand talent s’attache aux pas de son jeune héros marqué par la lecture de Jack London, et rêvant d’harmonie, de pureté. Il le comprend, il l’aime assurément, et partage en partie ses sentiments face à la société. Mais Sean Penn ne laisse pas dans l’ombre la souffrance de parents laissés sans aucune nouvelle par leur fils, et qui ne le reverront peut-être plus…
Pour son premier grand rôle à l’écran, le jeune Emile Hirsch campe Christopher de manière crédible et très émouvante. On l’a revu ensuite dans Milk, face à… Sean Penn (redevenu acteur pour l’occasion), et dans l’également mémorable Hôtel Woodstock d’Ang Lee. Il ne faut manquer de louer, par ailleurs, l’exceptionnelle photographie du chef opérateur français Eric Gautier (Carnets de voyage), qui capte idéalement la farouche beauté des paysages traversés.
Into the Wild, 20.25 sur RTL-TVI.
Drame de Sean Penn avec Emile Hirsch, Vince Vaughn, Catherine Keener. 2007.
Louis Danvers
