Dix adaptations cinéma revues par leurs écrivains
La légende raconte que Boris Vian serait mort en regardant l’adaptation cinématographique de J’irai cracher sur vos tombes en 1959. N’ayant pas supporté de voir son roman porté à l’écran, son coeur lâcha pendant les premières minutes du film.
Cette terrible anecdote rappelle la fragilité de l’adaptation d’une oeuvre. D’autant que de très nombreux scénarios trouvent leur inspiration dans la littérature avant de devenir des longs métrages, à l’image de L’écume des jours qui sort mercredi.
Laura Terrazas et Sophiane Meddour (LEXPRESS.fr)
Adapté deThe Shiningde Stephen King (1977)Stephen King est l’un des auteurs les plus adaptés au cinéma. Or, le maître de l’horreur n’a jamais été satisfait de la version de Shining par Stanley Kubrick qui a accentué l’aspect fantastique du lieu pour justifier la violence du personnage de Jack Nicholson alors que, dans le roman, elle est expliquée par son alcoolisme. L’auteur en a d’ailleurs réécrit une version pour l’adaptation télévisée de 1997, qu’il considère comme plus fidèle.
Adapté de Punch Créole de Elmore Leonard (1992)Acclamé par la critique et par le public, le film de Quentin Tarantino a pris quelques libertés par rapport au livre, en changeant notamment la couleur de peau du personnage central. Elmore Leonard a néanmoins déclaré que Jackie Brown restait son adaptation favorite de l’un de ses livres.
Adapté de Astérix et Cléopâtre de René Gosciny et Albert Uderzo (1965)Quatre longs métrages en images réelles retracent les aventures du petit gaulois moustachu au cinéma. L’un d’eux a été particulièrement plébiscité par le public, Asterix et Obélix: Mission Cléopâtre, d’Alain Chabat. Paradoxalement, c’est aussi celui qu’Albert Uderzo a presque renié. La raison? Les deux Gaulois ne seraient pas assez mis en avant à son goût, comme il l’a souligné dans Vivement Dimanche en octobre 2012. Selon lui, ils se seraient fait voler la vedette par Numérobis (Jamel Debbouze très en forme). Pourtant le long métrage est relativement fidèle puisqu’il reprend certaines répliques de Goscinny au mot prêt.
Adapté de Da Vinci Code de Dan Brown (2003)Vendu à plus de 40 millions d’exemplaires dans le monde, c’est peu de dire que le Da Vinci Code est un best seller. Les studios Colombia en acquièrent les droits après une bataille de haute lutte financière. Prévoyant, Dan Brown, nommé au poste de producteur exécutif, suit de près l’adaptation de son livre par Ron Howard, s’assurant que son roman est porté le plus fidèlement possible à l’écran.
Adapté de 99 Francs de Frédéric Beigbeder (2000)Impliqué dans le projet jusque dans le choix du réalisateur et des acteurs, Frédéric Beigbeder ne pouvait que se féliciter de l’adaptation de son roman 99 francs sur grand écran. Cette expérience l’a d’ailleurs encouragé à adapter lui-même L’amour dure trois ans, un autre de ses romans en 2012, dont il dit avec humour qu’il est « son meilleur film ».
Adapté de Fascination de Stephenie Meyer (2005)Vendue à des millions d’exemplaires à travers le monde, la saga Twilight est l’un des phénomènes littéraires de ces dernières années. Pour l’auteure, Stephenie Meyer, si l’histoire du film se détache parfois de ses romans, elle reste satisfaite du résultat. Au point même de faire une petite apparition dans le premier volet (elle est servie au comptoir du restaurant de Forks).
Adapté de Cosmopolis de Don DeLillo (2003)Le roman a longtemps été considéré comme inadaptable par son auteur lui-même qui pensait qu’une action se déroulant essentiellement dans une voiture ne passerait pas à l’écran. Don DeLillo s’est pourtant lancé dans l’aventure avec David Cronenberg et le résultat est à la hauteur de ses espérances, et ses inquiétudes envolées. Le film a d’ailleurs été sélectionné au Festival de Cannes en 2012.
Adapté du Magasin des suicides de Jean Teulé (2007)Même si Patrice Leconte a changé la fin de l’histoire (beaucoup moins tragique que dans le roman) Jean Teulé était ravi que le film ne soit pas en prises de vue réelles mais en animation, technique permettant au mieux de recréer l’univers décalé du livre. L’humour macabre est ainsi au rendez-vous et l’auteur déclare être « fier et épaté » par le long métrage de Leconte.
Adapté de The Perks of Being a Wallflower (Pas raccord) de Stephen Chbosky (1999)On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Ainsi, Stephen Chbosky n’a pas attendu qu’un réalisateur vienne frapper à sa porte pour adapter son propre livre, il s’en est chargé lui-même. S’offrant même un petit clin d’oeil personnel au générique où son nom est tapé à la machine à écrire, comme pour rappeler l’origine du long métrage.
Adapté de L’écume des jours de Boris Vian (1947)Adapter une oeuvre de Boris Vian à l’écran était un projet de très longue date pour le cinéaste français Michel Gondry, maître des effets spéciaux à base de trois bouts de ficelle. Il s’était notamment inspiré de deux romans de l’écrivain L’herbe rouge et L’arrache-coeur pour Eternal Sunshine of the Spotless Mind, encensé par la critique. Aujourd’hui, il transforme l’essai avec L’écume des Jours, directement adapté du roman éponyme. Si l’écrivain est mort en 1959, ses ayants droit se sont montrés très méticuleux quant au choix du scénario et du réalisateur afin de ne pas trahir l’absurde et la poésie de Vian.
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