Dan Gagnon
Dan Gagnon, de l’art de convaincre
Le 7 mai, l’humoriste Dan Gagnon se produira au Cirque Royal. Il a cassé sa tirelire pour louer la salle de 2000 places. Un projet kamikaze comme on les aime. Il a une page pour vous séduire.
Je m’appelle Dan Gagnon et j’ai décidé de louer le Cirque Royal avec mon argent. Je me suis laissé 50 jours pour remplir la salle et finalement y présenter mon one-man show: L’excellent spectacle de Dan Gagnon. Parmi tous les gens qui m’ont tweeté des raisons de ne pas venir le 7 mai, j’ai choisi les quatre meilleures. Quatre occasions d’économiser les 10 euros que coûte une place.
1) Dan Gagnon n’est pas du tout drôle en fait
Là, je ne vois pas quoi répondre. C’est vrai qu’une majorité de gens ne me trouve pas drôle (au moins les 11.585.679 Belges qui n’ont pas encore acheté leur billet). C’est d’ailleurs le cas pour tous les humoristes. Même Pirette (thank God). Moi-même, j’ai tendance à me décevoir. Mon but n’est pas de convaincre les gens qui ne me trouvent pas drôle que je suis un génie de la farce. Mon but est de trouver des personnes qui ne me connaissent pas (c’est à dire, 99% de la population) et qui pourraient éventuellement se marrer avec ce que je raconte. Car comme le dit le proverbe que je viens d’inventer: « Ne perds pas de temps à draguer la fille qui te trouve moche. Consacre-le à trouver celle qui te considèrerait comme déjà potable. »
2) Tout ça n’est qu’un vaste coup marketing
C’est vrai. Mais pas que. Il y a deux défis. Le premier (marketing), c’est de remplir. Aujourd’hui, je sais que je ne perdrai pas d’argent. Ce qui est bien. Payer cher pour se taper un bide, ce serait quand même assez moyen. Le deuxième (artistique), c’est de convaincre. Faire venir 2000 personnes et leur montrer à quel point je suis nul, ça ne m’arrangerait pas. Donc oui, c’est de la vente, mais il y a quelque chose à vendre. Ce n’est pas que du vent.
3) Dan Gagnon est arrogant
Louer le Cirque Royal alors que personne ne te connaît, ça peut passer pour de l’arrogance. Mais demander 10 euros pour une place, je pense que ça fait comprendre le sens de la démarche. J’entends partout que le spectacle vivant comme on avait l’habitude de le promouvoir ne se vend plus comme avant. Et j’ai aussi appris que la définition de la stupidité, c’était de répéter les mêmes gestes en espérant un résultat différent. Je ne dis pas que ce que je fais est génial. Ou même que ça va marcher. Mais si je me plante, j’aurai au moins le mérite d’avoir essayé quelque chose de différent.
4) L’humour, c’est pour les cons
Malheureusement, c’est parfois vrai. J’ai même entendu des humoristes se plaindre de leurs propres fans: « Je les connais, ça ne sert à rien de dire des trucs compliqués, ils ne pigeront pas. » Avec un piège à ours, on attrape un ours. Avec un piège à souris, on attrape une souris. Alors si ton spectacle attrape les cons, devine de qui c’est la faute? Quand tu regardes ce que Lenny Bruce, Woody Allen, Richard Pryor, George Carlin et Chris Rock ont eu comme impact grâce à leurs stand-ups, tu te dis que finalement, l’humour, ça ne se résume pas forcément uniquement aux bigoudis, aux accents quart-mondistes et aux blagues sur l’alcoolisme de Michel Daerden (re-thank God).
Infos surwww.2000places.be
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