[critique ciné] Un triomphe, d’Emmanuel Courcol
La réussite d’Un triomphe tient d’abord au sentiment de vérité qui s’en dégage, et à la justesse de ses comédiens, emmenés par un Kad Merad inspiré.
Des films sur des expériences de théâtre en milieu carcéral, il y a en a eu l’un ou l’autre: Cesare deve morire, des frères Taviani, ou le documentaire 45 Seconds of Laughter, de Tim Robbins. S’inspirant d’un fait divers qui s’était déroulé en Suède dans les années 80, Emmanuel Courcol y trouve pour sa part le sujet d’un feel good movie inscrit dans un réel âpre. Au coeur d’ Un triomphe, on trouve Étienne Carboni (Kad Merad), un comédien débarquant en prison pour y animer un atelier de théâtre, job alimentaire devant l’aider à boucler ses fins de mois. Le premier contact est difficile, la glace se brise pourtant insensiblement, au point qu’il entreprend bientôt de monter En attendant Godot avec quelques détenus, la pièce de Beckett résonnant avec leur quotidien fait d’attente et d’absence. Et les répétitions de débuter… Histoire de le représenter de façon crédible, Emmanuel Courcol a privilégié une approche documentaire de l’environnement carcéral. La réussite d’Un triomphe tient d’abord au sentiment de vérité qui s’en dégage, et à la justesse de ses comédiens, emmenés par un Kad Merad inspiré. Non sans, sous couvert de légèreté et sur le tempo enlevé d’une comédie, affirmer le pouvoir révélateur et libérateur de la culture.
COMÉDIE. D’Emmanuel Courcol. Avec Kad Merad, David Ayala, Wabinlé Nabié. 1h45. Sortie: 01/09. ***(*)
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