
[critique ciné] The United States vs. Billie Holiday: vérité humaine tourmentée
Lee Daniels envisage la vie de Billie Holiday sous l’angle de ses violents démêlés avec le gouvernement américain.
Réalisateur de Precious, Paperboy ou encore The Butler, Lee Daniels envisage la vie de Billie Holiday sous l’angle de ses violents démêlés avec le gouvernement américain. En 1939, l’icône jazz intègre en effet à son répertoire, essentiellement composé jusque- là de chansons qui parlent d’amour, le fameux Strange Fruit, vibrant réquisitoire contre le racisme qui déchaîne la controverse.
Y voyant une pure invitation à la révolte, les autorités lui intiment l’ordre de cesser de l’interpréter. Mais Holiday, pas du genre à s’en laisser conter, refuse, devenant ainsi une véritable cible à abattre pour le gouvernement… S’ouvrant sur une interview tardive de la chanteuse qui sert de prétexte à un long flash-back traversé d’allers et retours mollassons sur la ligne du temps, le film adopte une forme narrative très classique avant de se faire plus trouble et sinueux.
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Épousant les états comateux de sa muse alcoolique et héroïnomane, il s’autorise même une belle échappée poético-tragique sous influence en son coeur, mais traque aussi parfois une atmosphère à la dérive au détriment d’une certaine cohésion d’ensemble.
S’il évite le piège du réquisitoire aux accents procéduraux pour privilégier une vérité humaine tourmentée, Daniels peine à tenir son sujet sur la durée, s’octroyant au passage quelques très discutables libertés historiques.
De Lee Daniels. Avec Andra Day, Trevante Rhodes, Garrett Hedlund. 2 h 10. Sortie: 20/10. ***
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