Critique ciné: La Folie Almayer
DRAME | Douze ans après Marcel Proust dans La Captive, c’est à un autre monument de la littérature que se frotte Chantal Akerman dans La Folie Almayer, librement adapté du 1er roman de Joseph Conrad.
Au coeur de l’histoire, Gaspard Almayer (Stanislas Merhar), un Européen échoué dans un coin reculé d’Asie du sud-est, où il nourrit des rêves d’une fortune qu’il espère partager avec sa fille adorée, Nina (Aurora Marion). La teneur chimérique de l’entreprise est d’emblée posée par la cinéaste, dont le film balaie un fascinant horizon fantasmatique, adoptant la forme d’un voyage mental plutôt que des schémas narratifs classiques. Le résultat, physique et abstrait à la fois, est proprement étourdissant, où la moiteur et la torpeur semblent fixer toute chose, tandis que la folie y dévore la passion, happant le personnage central (intensément habité par Stanislas Merhar) et son monde avec lui. Pour ouvrir, à travers Nina, sur un ailleurs qui, pour apparaître forcément incertain, n’en renoue pas moins avec la grâce originelle du Tabu de Murnau, en une lumineuse perspective…
DRAME DE CHANTAL AKERMAN. AVEC STANISLAS MERHAR, AURORA MARION, MARC BARBÉ. 2H07. SORTIE: 29/02.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici