Critique ciné: Cinderella, un Cendrillon pantouflard
CONTE FANTASTIQUE | Kenneth Brannagh signe une nouvelle version soignée mais peu convaincante du classique de chez Disney.
L’idée avait germé, voici quelques années chez Walt Disney, de revisiter ses classiques du dessin animé en en faisant des remakes à prises de vue et interprètes réels. Le premier à être ainsi « traité » fut Alice In Wonderland, confié en 2010 aux bons soins personnels, poétiques et grinçants d’un Tim Burton trop heureux de revenir en « guest star » au studio où il avait débuté sa trajectoire avant d’en être éjecté pour originalité trop grande…
On apprenait voici quelques jours à peine que le même réalisateur allait se retrouver aux commandes d’une nouvelle version, elle aussi « réelle », de Dumbo. Bill Condon (remplaçant Guillermo Del Toro) réalisera pour sa part un remake de Beauty and the Beast avec Emma Watson, confirmant une vague de fond à laquelle on peut évidemment rattacher Maléfique (2014), relecture de Sleeping Beauty où Angelina Jolie incarnait avec gourmandise la méchante fée du titre. Un film réalisé par le chef décorateur d’Avatar Robert Stromberg, un peu trop fidèle au dessin animé peut-être mais assurément inspiré dans son approche formelle. On aimerait pouvoir en dire autant du Cinderella revu par Kenneth Branagh qui fait l’actualité disneyenne…
En charentaises
L’acteur et réalisateur britannique, spécialiste de Shakespeare, semble avoir été d’humeur… décorative au moment d’aborder le conte populaire dont Charles Perrault fixa le récit dans Cendrillon ou la petite pantoufle de verre. En fait de pantoufles, c’est en charentaises que Branagh dirige son film, à la paresseuse et sur un mode vieillot qui ne fait pas le moins du monde « bouger les lignes », comme Burton l’avait réussi pour Alice.
Le cadre est rupestre et coquet, façon (grand) cottage niché dans les bois plutôt que château perché sur une éminence. Les effets spéciaux offrent du divertissement, surtout ceux transformant les animaux en équipage de l’héroïne pour sa fameuse soirée au bal princier. Mais si Cate Blanchett fait une marâtre égoïste, odieuse et cruelle à souhait, le reste de la distribution, Lily James en tête, est juste convenable, sans plus.
Quant à la réalisation, elle n’est que surface, par choix ou par limitation. Toute de conventions, de superficialité, n’esquissant que trop peu et trop mal la profondeur qu’on pensait Branagh capable de lui conférer. Gageons que Tim Burton et son Dumbo remettront la politique de remakes de Disney sur la voie nettement plus créative où elle s’était, d’emblée, engagée…
DE KENNETH BRANAGH. AVEC LILY JAMES, RICHARD MADDEN, CATE BLANCHETT. 1H45. SORTIE: 25/03.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici